Hier préservé du terrorisme sous Blaise Compaoré, le pays est aujourd’hui confronté aux djihadistes de la sous-région mais aussi à une insurrection islamiste locale.

Comment empêcher un commando de quelques hommes armés, prêts à mourir pour leur cause, de commettre un carnage parmi des civils délibérément visés ? La question taraude tous les services sécuritaires des pays affectés par le djihadisme, et le Burkina Faso n’échappe plus à cette règle. Dimanche 13 août au soir, un nouvel attentat dans le centre-ville de Ouagadougou, la capitale, qui a fait 18 morts et 22 blessés selon un dernier bilan officiel, est venu rappeler la vulnérabilité du « pays des hommes intègres ».

« Est-ce que l’on peut être prêt face à ce type d’attaque ? Les menaces ont évolué. Aujourd’hui, comme en France ou aux Etats-Unis, n’importe qui peut se mêler à la foule et mitrailler tout le monde », plaide le capitaine Guy-Hervé Yé, porte-parole de la gendarmerie, fier de ses unités spéciales « qui ont réagi dès qu’elles ont été alertées » et ont su « neutraliser les deux terroristes qui s’étaient cachés dans l’immeuble du café Aziz Istanbul », où a été perpétré l’attentat. « Cette fois, les unités étaient plus aguerries et la coordination meilleure », poursuit l’officier.

Mi-janvier 2016, lors de la première attaque terroriste à Ouagadougou, quand trois jeunes hommes envoyés par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) avaient lancé un assaut contre le café Capuccino puis l’hôtel Splendid, tuant 30 personnes, les forces de l’ordre burkinabées avaient montré d’immenses failles. Venues appuyer les soldats locaux, des forces spéciales françaises, qui disposent d’un détachement sur place, avaient notamment essuyé des tirs amis. « L’intervention a été extraordinairement cafouilleuse », maugréait quelques heures plus tard un responsable sécuritaire français.

@Ricoeur-Suave

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