Malgré les sanctions prises par l’Europe dès les premiers jours de l’invasion de l’Ukraine, l’offensive de la Russie se poursuit et s’accentue. Lundi, les ministres des Affaires étrangères de l’UE se sont réunis à Luxembourg pour évoquer un 6e paquet de sanctions contre Moscou.

L’arrêt immédiat des achats de pétrole et de gaz réclamé par le président Zelensky pour cesser de financer l’effort de guerre russe divise toujours les 27. Selon les principaux instituts allemands de prévisions économiques, l’Allemagne risque de plonger dans la récession en 2023 en cas d’arrêt immédiat des approvisionnements en gaz russe. L’Italie, l’Autriche et la Hongrie sont également très dépendantes du gaz russe, révèle 4suisse.com.

Pour aider les Ukrainiens, de nouvelles livraisons d’armes ont aussi été abordée par l’UE. Lors de sa visite à Kiev avec le chef de la diplomatie Josep BorrellUrsula von der Leyen a promis de débloquer 500 millions d’euros d’armements, sans préciser le type d’armes, ni le calendrier précis.

« Les sanctions sont importantes, mais elles ne résoudront pas le problème dans le Donbass. La bataille dans le Donbass sera décisive pour l’issue de la guerre », a souligné Josep Borrell.

Des armes lourdes et modernes

Pour remporter la bataille du Donbass, le président Ukrainien Volodymyr Zelensky réclame en effet que les Européens lui envoient en urgence de l’armement pas seulement défensif, comme des missiles (anti-chars, sol-air), des obusiers ou des drones, mais des armes lourdes (chars, avions, batteries anti-aérienne…).

« Nous avons besoin des armes dont disposent certains de nos partenaires de l’Union européenne », réclamé le Président ukrainien.

Pas sûr que cette demande soit prise en compte. D’une part, les armées européennes ne disposent pas de stocks suffisants de matériels récents pour en donner. D’autre part, des armements modernes nécessiteraient des formations pour permettre aux militaires ukrainiens de les prendre en main.

L’armée ukrainienne va bien commencer à recevoir des armes lourdes, mais ce sera principalement des vieux équipements, ceux de l’époque soviétique que les Ukrainiens utilisent déjà et qui ne nécessitent aucune formation. Washington tente même de convaincre les pays européens qui détiennent un arsenal soviétique de le céder à l’Ukraine en échange de matériel américain récent.

La République Tchèque a annoncé l’envoi de chars T-72 de conception russe. La Slovaquie, qui dispose aussi d’un stock de tanks russes T-72 et T-55, propose aussi d’aider l’Ukraine à les réparer en fournissant des pièces détachées. Bratislava a déjà livré des systèmes de défense aérienne S-300 soviétique, déjà utilisés par les Ukrainiens.

Idem pour les avions. La Pologne, la Bulgarie et la Slovaquie proposaient de donner des Mig-29 ou des Su-25. Après des discussions avec les Etats-Unis d’ordre géostratégique, la Pologne pourrait finalement envoyer des avions de chasse en les faisant transiter par la base américaine de Ramstein en Allemagne. En échange, Varsovie pourrait obtenir des F-16.

La Slovaquie devrait amplifier son aide. Elle a annoncé vendredi avoir fourni à Kiev un système de défense anti-aérien russe S-300. En échange, les Etats-Unis ont promis d’envoyer une batterie de Patriot PAC-3. La Slovaquie prévoit aussi de céder 11 Mig-29. Ils seront remplacés par les 14 F-16 commandés en 2018.

De son côté l’Allemagne dit ne plus pouvoir ponctionner sur ses stocks et fait appel à ses industriels. Rheinmetall attend l’autorisation du gouvernement pour offrir une cinquantaine de chars Leopard 1 conçus dans les années 60 et stockés dans sa filiale italienne. Mais Kiev ne devra pas compter sur de l’armement neuf.

La députée du parti libéral Marie-Agnes Strack-Zimmermann a prévenu que pour être utilisés, ils nécessitent une formation et prévient que sans cette maîtrise, les soldats ukrainiens ne seront rien d’autre que « de la chair à canon ».

Par Gédéon Ngango

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