Le conflit opposant l’Etat congolais aux combattants pro-rwandais du M23 est entrée dans une phase d’enlisement, avec la consolidation dans chaque partie des territoires sous son contrôle. Les congolais pris au piège dans des terres congolaises assiégées par les M23 perdent leurs repères. Ces derniers sont contraints de vivre suivant des directives édictées par les nouveaux maîtres des lieux.

Bunagana

Après que les combattants pro-rwandais du M23 aient propulsé les leurs à la tête des entités sous leur contrôle, c’est autour du Franc congolais d’être banni dans cette partie du pays où seuls le Franc rwandais, le shilling ougandais et le dollar américain sont d’usages. Les congolais résidants dans cette partie du pays n’ont alors d’autres choix que de respecter cette abrogation spécifique de leur monnaie nationale. La douane de Bunagana, elle aussi, est longtemps passée sous le contrôle des combattants pro-rwandais du M23.

A Kinshasa, c’est l’indignation chez des activistes et auprès des critiques du régime qui ont commencé à parler d’un camp Tshilombo en perte de stratégies face aux combattants pro-rwandais du M23, entraînés et équipés par le Rwanda selon les experts de l’ONU.

A Bunagana, la voie militaire n’a pas donné des résultats depuis mi-juin et la population attise la fatigue de vivre constamment sous l’oppression des étrangers. Le camp Tshisekedi prépare, selon des proches du régime, un vaste assault diplomatique sur tous les fronts pour récupérer la ville assiégée. Le secrétaire général de l’ONU a appelé dimanche dernier à un dialogue sérieux entre Kinshasa, Kampala et Kigali pour résoudre la question du M23. En RDC, le scepticisme plane après les échecs des trois sorties diplomatiques pour tenter de régler la crise.

Principal allié du président Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe, a appelé les M23 lors de sa tournée de Bunagana à déposer les armes «s’ils sont des congolais comme ils le revendiquent».

Au niveau de la Coalition citoyenne pour le Congo, on formule la même attente vis-à-vis des combattants pro-rwandais du M23. Richie Lontulungu, le président de ce mouvement social progressiste, a fait savoir que le départ des M23 des terres assiégées «est la première condition à toute ouverture possible de notre part».

Par Gédéon Ngango

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