Action des Jeunes pour le Bien-être Social « AJBS » en sigle, en tant qu’ONG sentinelle des Droits de l’Homme vient par la présente vous transmettre d’une manière générale le tableau des détentions irrégulières de la prison militaire d’Angenga dans la province de la Mongala en provenance des différentes provinces de la République Démocratique du Congo.

Prison centrale de MAKALA

En date du 04 septembre de l’année en cours, notre équipe s’est rendu à la prison militaire d’Angenga située à 25 kilomètres de la ville de Lisala, chef-lieu de la province de la Mongala afin de documenter le cas d’irrégularités. A cause de non observance des délais légaux en matière d’arrestation ainsi que le transfèrement des détenus et les prisonniers dans ladite maison carcérale, le constat fait est de plusieurs cas d’irrégularité dont les principaux sont les suivants :
Plus de 500 Combattants FDLR civils en provenance de Goma province du Nord-Kivu en date du 07/05/2015. 340 FDLR ont été rapatriés au Rwanda via Goma en 2017, on signale le cas des décès mais aussi l’évasion donc, 199 détenus FDLR qui sont resté hébergés dans la prison avec comme document, mandat d’arrêt provisoire qui était établi par l’Auditeur militaire de garnison de la Mongala. Il sied de vous préciser que, le mandat d’arrêt provisoire à une durée de cinq jours. Prévention, « participation à un mouvement insurrectionnel » ;
28 présumés KAMUINASAPU, arrêtés au Kasai central depuis 2017 transférés par la suite à la prison militaire d’Angenga en date du 17/05/2019 avec comme document, mandat d’arrêt provisoire. Ils sont détenus jusqu’à ce jour sans être jugés par un tribunal compétent. Un mineur fût rapatrié et deux cas de décès. Prévention, « participation à un mouvement insurrectionnel » ;
08 Personnes condamnées au premier degré sont privées de leur droit d’être entendues par le juge de second degré en dépit des appels interjetés en bonne et due forme à Lubumbashi. Transféré en date du 08/08/2019 à la prison militaire d’Angenga en provenance de Kalemi. Prévention : « participation à un mouvement insurrectionnel » ;
02 Personnes condamnées au premier degré sont privées de leur droit d’être entendues par le juge de second degré en dépit des appels interjetés en bonne et due forme. Transférées à la prison militaire d’Angenga en provenance de Mbandaka dans la province de l’Équateur en date du 20/09/2020. Prévention, « vol à main armée, vol qualifié, détention d’arme de guerre et association des malfaiteurs » ;
09 Personnes arrêtées à Lubumbashi dans la province du Haut-Katanga et transférées par la suite en date du 25/01/2020 à la prison militaire d’Angenga sans dossier. Prévention, « participation à un mouvement insurrectionnel ».

Total général des cas d’irrégularités constatés : 246 personnes en détention irrégulière sur 1.396 prisonniers qui s’y trouvent sans compter plus de 30 cas du parquet de grande instance de Lisala.
Action des Jeunes pour le Bien-être Social insiste à ce que les dossiers de ces prisonniers détenus soient régularisés afin que leur sort et leur délai de détention soient valablement reconnus conformément à l’article 17 de la Constitution alinéa deuxième qui dispose : « Nul ne peut être poursuivi, arrêté, détenu ou condamné qu’en vertu de la loi et dans les formes qu’elle prescrit ».

Action des jeunes pour le bien-être social s’inscrivant dans la vision d’un Etat de droit telle prônée par le Chef de l’Etat, sollicite des autorités politiques et judiciaires en l’occurrence, Ministre d’Etat, ministre de la Justice ainsi que l’Auditeur général des Forces Armées de la République la mise en place d’une commission mixte pour examiner les différents cas relevés afin de faire bénéficier à ceux qui sont victimes de leurs droits fondamentaux consacrés par les instruments juridiques tant nationaux qu’internationaux.

Roger NZUMBU MOSENGE,
Président National.

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