Dimanche 30 décembre peu avant minuit, les résultats commencent à remonter d’un peu partout dans le pays, les entraves au bon déroulement des opérations aussi.

A Boma, deux corps sont exhibés devant la porte d’un bureau de vote. Sept assillants auraient tenté de s’emparer des machines à voter. Les électeurs encore sur place, les agents de la Ceni et les témoins se sont interposés, 5 personnes ont pris la fuite, deux ont été tuées.

Deux morts aussi dans un bureau de vote à Fizi. Ici, les faits se sont déroulés peu après midi. Un agent de la Ceni imposait de voter pour le candidat Shadary à la présidentielle. « Son petit jeu a perduré toute la matinée jusqu’au moment où il a voulu influencer un jeune électeur qui ne s’est pas laissé faire et qui a commencé à faire un scandale » , nous explique un électeur en colère qui n’a pas pu voter suite à ces événements. « Un policier a bousculé tout le monde, on l’a entendu hurlé et il a ouvert le feu. Deux personnes sont mortes sur le coup et deux autres ont été blessées » .

A Kinshasa, dans diverses communes, la police rançonne les personnes qui veulent amener des boissons et des en-cas aux témoins demeurés dans les bureaux de vote.

Les mêmes dénonciations reviennent de plusieurs villes du pays, les témoins des partis politiques de l’opposition ont été éjectés des bureaux de vote au début du processus de dépouillement. C’est le cas à Mweka dans le Kasaï, mais aussi dans certains bureaux de Mbandaka ou à Kinshasa dans les communes de Matete, Kingabois, Matonge, Bandal, Tshangu (Kambasere), Limete,…

Des critiques qui s’ajoutent à de nombreux dysfonctionnements dénoncés tout au long de la journée, comme les bureaux de vote implantés dans les parcelles de pro-Shadary, les machines saturées à Idiofa, zone d’influence du président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku, ou les bulletins de vote pré remplis aperçus dans un véhicule dans le quartier Tchad, à Kinshasa.

Dans d’autres quartiers de la capitale, les listes des électeurs ont été retrouvés dans les poubelles.
Premiers dépouillements
Malgré ce chaos indescriptible, bien loin de l’organisation vantée par le président de la Ceni Corneille Nangaa, les premières tendances commencent à remonter.
Fayulu en tête

A Kinshasa, Félix Tshisekedi et Emmanuel Ramazani Shadary sont au coude à coude… loin derrière Martin Fayulu qui, partout où les résultats sont tombés, même sous le regrad des observateurs de la SADC, avoisine les 80% des voix. C’est le cas dans quatre bureaux de vote de Mont Amba (88%); de quatre bureaux de vote de l’ISP Gombe, quatre de la Bambinière de la Gombe, dans trois bureaux de vote à Lingwala, trois à Lemba (Ste Famille et St Theo). Fayulu cartonne aussi à Kitambo (St Georges) et à Matete.

Mêmes tendances remontant sans surprise des bureaux de l’ex-province de l’Equateur, de la Province orientale, du Bandundu, du Kongo central. A kisangani, par exemple, sur dix-huit bureaux, il surfait à 77% des voix.

Plus à l’est, à Kindu, dans le Maniema, fief de Shadary, il se payait même le luxe de sortir loin devant le candidat local dans plusieurs bureaux de la ville.
Une tendance qui se confirmait aussi dans l’ex-Katanga, à Kolwezi, à Fungurume (Lubumbashi). Toujours à l’est, il fait le plein sans surpise au Nord-Kivu comme dans les différents bureaux de vote de Lubero, mais aussi plus au sud, à Goma (Karisimbi).

Félix Tshisekedi, mal mené à l’ouest, y compris à Kinshasa, mais aussi dans les Kivus, fait le plein dans le coeur historique de l’UDPS dans le Lomami, où il flirte avec les 90 % à Mwene Ditu. Même constat et mêmes chiffres à Kananaga, dans le Kasaï central.
Le candidat du FCC est à la traîne dans tous les résultats communiqués. La plateforme qui se targue de disposer de 1 million d’observateurs doit annoncer des tendances dans la nuit. La guerre des chiffres ne fait que commencer en RDC.

Avec La libre.be

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