
La Voix des Sans Voix pour les droits de l’Homme (VSV), organisation non gouvernementale de défense et de promotion des droits de l’homme, se dit choquée et surprise d’apprendre qu’un député national toucherait désormais vingt et un mille dollars américains (21.000 USD) comme émoluments mensuels.
Ces chiffres révélés par le Président National du parti politique de l’opposition Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDé), Martin Fayulu Madidi, ont suscité un tollé de protestations et d’indignations parmi les Congolais qui ne pouvaient jamais s’attendre à ce moment précis à un train de vie frisant une opulence pour les députés nationaux seulement, alors que les conditions de vie de la majorité des Congolaise sont loin d’atteindre un niveau acceptable malgré quelques avancées en matière des droits socio-économiques réalisées par le gouvernement en place, fait remarquer l’Ongdh.

Face à ce flou autour des émoluments, l’association fondée par feu Floribert Chebeya exhorte le Président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso à éclairer définitivement l’opinion nationale et internationale sur cette affaire qui défraie la chronique. “ VSV invite donc le bureau de l’Assemblée Nationale à tout mettre en œuvre pour éclairer la population dont le droit à l’information doit être respecté ”, rappelle Rostin Manketa, Directeur exécutif de la VSV.
“ Certes, les députés nationaux ont droit à de meilleures conditions de travail et des rémunérations décentes au regard de nombreuses actions sociales et autres besoins de la population de leurs circonscriptions électorales respectives auxquels ils font face. Cependant, d’aucuns se demandent pourquoi eux qui sont des représentants du peuple ne parlent pas souvent en faveur de l’amélioration des conditions de vie de la population qu’ils représentent au Parlement, afin de respecter le Slogan ” Le Peuple d’abord “, au lieu de ” députés nationaux et d’autres animateurs des Institutions d’abord”, a déclaré Rostin Manketa.
Contradictions et confusion
L’Ongdh déplore le fait que dans leurs prestations autour de ces révélations de 21.000 USD, plusieurs députés nationaux s’illustrent par des contradictions concernant les chiffres en lien avec leurs salaires, sans pour autant convaincre l’opinion. Il s’observe des contradictions. Selon la VSV, cela prouve à suffisance l’absence de transparence dans la gestion de la chose publique au sein de certaines institutions du pays. Certains parlent de 20.000 USD d’émoluments, d’autres de 16.000 USD, et d’autres encore 14.000 USD qu’ils toucheraient. Ou est alors la vérité dans tout cela, se demande VSV.
Plaidoyer pour la réduction du train de vie des institutions
Pour la VSV, l’augmentation exponentielle de la rémunération des députés nationaux et probablement d’autres animateurs des institutions, y compris les mandataires publics, pose une fois de plus avec acuité la problématique de la répartition équitable du revenu national y compris dans un contexte de crise et d’agression de la RDC.
“ Il est donc inadmissible que les animateurs des institutions soient les seuls à mener un train de vie décent, alors que la majorité de la population croupit dans la misère extrême. Comment peut-on comprendre qu’un député national touche près de 21.000 USD par mois alors que dans le même pays, un Professeur Ordinaire des universités touche moins de 2.000 USD par mois, le médecin généraliste 1.450 USD par mois et l’enseignant perçoit moins de 250 USD par mois ( à titre illustratif le préfet des études, chef d’établissement avec le grade de chef de Division n’a que 398.000FC, soit 199 USD) ”, s’exclame le numéro 1 de la Voix des Sans Voix.
“ Il est temps que les autorités congolaises, notamment le Président de la République, rectifient le tir pour mettre fin aux injustices criantes et rétablir la confiance entre les gouvernants et les gouvernés ”, conseille l’Ongdh. La VSV demande ainsi au Président de la République en particulier et aux autres autorités congolaises en général, d’œuvrer positivement pour rendre effective la réduction tant attendue du train de vie des animateurs des institutions.
L’ongdh pense qu’il est important, gestion transparente oblige, que le gouvernement procède à la publication solennelle des salaires et autres émoluments payés aux gouvernants et autres mandataires publics.
Par Gédéon Ngango