L’armée de l’air indienne a limogé mardi 23 août trois de ses officiers pour le tir accidentel d’un missile de croisière sur le Pakistan, un pays rival de l’Inde et doté comme elle de l’arme nucléaire, à l’issue d’une enquête de plusieurs mois de New Delhi.

Le missile supersonique BrahMos – non armé – avait été accidentellement tiré début mars d’une base militaire secrète du nord de l’Inde. Il avait atterri à environ 125 kilomètres à l’intérieur du territoire pakistanais, sans toutefois provoquer de dommages corporels ou matériels.

Dans un communiqué, l’armée de l’air a expliqué qu’une enquête sur l’incident avait révélé que trois officiers s’étaient rendus coupables de violation des procédures opérationnelles standard. «Ces trois officiers ont été reconnus comme ayant été les principaux responsables de l’incident. Le gouvernement central a mis fin à leurs fonctions avec effet immédiat», a-t-elle ajouté. Le Pakistan avait déclaré qu’un «objet volant supersonique» se déplaçant à 40.000 pieds depuis l’Inde avait violé son espace aérien et frappé une zone civile inhabitée le 9 mars.

Un incident «profondément regrettable»


New Delhi avait immédiatement reconnu l’erreur qui, selon Islamabad, avait mis en danger des avions civils. L’Inde avait qualifié l’incident de «profondément regrettable» et promis des investigations au plus haut niveau. Le Pakistan avait exigé une enquête commune sur cette affaire et mis en doute la fiabilité des protocoles de sécurité nucléaire et en matière de missiles de New Delhi. Mais, fait exceptionnel, les deux nations voisines ont relativisé l’incident, malgré une histoire marquée par une profonde méfiance et une hostilité réciproque.

Les relations entre l’Inde et le Pakistan, qui se sont livrés trois guerres depuis qu’ils ont obtenu leur indépendance du Royaume-Uni en 1947, restent tendues. Ces pays ont été au bord d’un nouveau conflit armé en février 2019, après que l’Inde eut déclenché des frappes aériennes à l’intérieur du Pakistan, affirmant qu’un groupe basé dans ce pays était derrière un attentat-suicide qui avait provoqué la mort de 41 membres des forces paramilitaires indiennes dans la région contestée du Cachemire. Ces bombardements avaient entraîné des contre-attaques d’avions de chasse pakistanais et un combat aérien dans lequel un avion de chasse indien avait été abattu et son pilote brièvement détenu.

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