Le président de la République Démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi, alors en déplacement à Dakar, n’a pas pris de décision précipitée. Tout comme il a finalement dû reporter sine die le lancement d’une offensive d’envergure contre le M23.
Celle-ci devait acter le non-respect des dispositions prises en novembre lors du mini-sommet de Luanda, qui prévoyait un retrait des rebelles de leurs positions au plus tard le 15 janvier 2023. Depuis, les troupes aux ordres du chef militaire du mouvement, Sultani Makenga, ont étendu leur territoire, de la frontière ougandaise jusqu’aux environs de Goma, et repoussé les attaques des FARDC.
La veille, le 14 janvier, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a appelé Félix Tshisekedi pour lui conseiller de surseoir à son opération militaire contre le M23. A l’instar d’autres chancelleries occidentales, le chef de la diplomatie américaine redoute une défaite cuisante des FARDC et une aggravation de la crise tant sur le plan militaire que politique et humanitaire. Une fois encore, Blinken a préconisé la poursuite des tractations diplomatiques.
Au siège de l’UA, à Addis-Abeba, la crainte d’un conflit interétatique a également pris de court les membres de l’institution. Depuis la prise en juin de Bunagana, la cité frontalière avec l’Ouganda toujours sous contrôle du M23, l’organisation panafricaine et son Conseil de paix et de sécurité (CPS), dirigé par le Nigérian Bankole Adeoye, se sont illustrés par leur silence et une absence de suivi des négociations.
Notons que la diplomatie qatarienne devait réunir Paul Kagame et Félix Tshisekedi le 23 janvier à Doha, la rencontre a finalement été annulée après le désistement de dernière minute de Kinshasa. Une attitude qui a surpris le Qatar, d’autant que c’est Tshilombo qui avait sollicité la tenue d’une médiation.
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