On connaît les tubes, mais l’œuvre recèle des pépites, des joyaux qui ne sont pas forcément des morceaux pour danser mais des chansons qui invoquent la mémoire et les émotions. Sélection de 11 morceaux méconnus de Daft Punk.
Publié le MARDI, 23 FÉVRIER 2021
par Joseph Ghosn

« Something About Us »

Le plus beau morceau qu’ils aient écrits, et peut-être aussi l’une des 4 ou 5 plus belles ballades jamais composées : d’une honnêteté désarmante, d’un sens précis du sentiment amoureux. Il n’y a que des robots pour raconter l’amour de cette façon.

« Teachers »

Sur leur premier album, un morceau sur lequel ils récitent les noms de ceux qui les ont influencés. Les musiciens de la house, de la techno et d’autres : un hommage qui les place en élèves et bientôt eux-mêmes en maîtres. Une pépite, humble et forte.

« The New Wave »

Leur premier maxi, fait dans leur chambre, avec peu de matériel mais une énergie folle : droit au but, mais avec déjà pas mal d’idées dans la confection. Répétition qui happe, changements de filtres minuscules, un classique instantané, encore un peu crade, mais toujours fort, quasi intemporel : le son de Paris en train de s’inventer.

« Within »

Caché creux de leur dernier album, un morceau mélancolique, chanté d’une voix de robot qui ne sait plus comment aimer. Mais l’a-t-il jamais su ? Le plus beau chez Daft Punk, c’est quand leurs morceaux renvoient à vos propres sentiments : ils vous regardent droit.

« Musique »

Un tube, tout de même, mais méconnu : quasiment une marque de fabrique, un mot répété à l’envi, une musique qui hypnotise. On danse ou on rêve ? Les deux, sur les mêmes jambes. Génie du minimalisme techno.

« Too Long »

En fin de deuxième album, un morceau chanté par le regretté Romanthony, et qui pose autre chose que les tubes de l’album : le morceau est-il un commentaire sur la musique elle-même ? Ou sur l’attente avec laquelle le groupe a toujours joué ? En tout cas, on est là le plus proche possible de l’un de leurs héros, Prince. Et ce n’est pas, à notre goût, suffisamment long.

« Make Love »

Sur leur troisième album, Human After All, un morceau presque pop : un retour à des guitares et une boite à rythmes. Faussement basique, ça pourrait être du Phoenix fait à deux, mais c’est juste au-delà, c’est beau comme un générique de fin – la fin d’une histoire amoureuse, lorsque seuls restent les souvenirs de ce qui se passait entre vous.

« Emotion »

Sur le troisième album, encore. Un morceau minimal à souhait, avec ce seul mot, encore : « Emotion ». Comme pour s’en persuader et nous apprendre que les robots vivent comme nous. C’est beau et c’est une boucle sans fin.

« Aerodynamix (Jay Dee Slum Village Remix) »

Un de leurs tubes métamorphosés en morceau hip-hop par le grand et regretté Jay Dee. Une collaboration partie d’un remix mais le morceau est réinventé : à l’époque, Slum Village était le plus grand groupe de rap, de Detroit et la collision avec les Français était une aubaine, vénéneuse. Un tube venu d’ailleurs.

« Human / Together / One More Time (Alive 2007) »

On adore ce morceau live, en fin de disque, qui mixe les tubes avec un morceau de Thomas Bangalter sous le pseudo Together, duo qu’il tenait avec DJ Falcon. Réécoutez ça et écoutez Together, c’est juste toujours vif et splendide. On aimerait que Together revienne.

« Nocturne » (Tron)

Juste un morceau de la B.O., splendide et classique qui montre à quel point le groupe était capable d’une écriture variée et savait toucher aux codes les plus formels. Une piste pour le futur ? On les verrait bien, chacun dans son coin, se remettre à cela, musiques de films ou de spectacles, en plus d’éventuelles autres collaborations et productions en solo : après tout, entre les albums de Daft, ils ont chacun toujours tenu des enregistrements solitaires, plus que notables (on pense à la grande B.O. d’Irréversible, signée par Thomas Bangalter).

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