Un célèbre journaliste rwandais, critique du régime du président Paul Kagame, est mort mercredi dans un accident de la route, a annoncé vendredi son journal, l’ONG Human Rights Watch évoquant pour sa part des « circonstances suspectes ». John Williams Ntwali, 44 ans, rédacteur en chef du journal The Chronicles, a été tué mercredi lorsqu’un véhicule a percuté la moto sur laquelle il se trouvait en tant que passager.

« Ntwali est décédé dans un accident le 18 janvier à 02h50 du matin à Kimihurura », une ville située à proximité de la capitale Kigali, a écrit The Chronicles sur Twitter. « Ntwali était le passager de la moto. Il est mort instantanément », a poursuivi le journal.

John Williams Ntwali

Le conducteur du véhicule a été arrêté et placé en garde à vue, a annoncé la police à des médias locaux.

John Williams Ntwaku a souvent été « le seul journaliste qui a osé faire des reportages sur des questions de persécution et de répression politiques. Il rejoint une longue liste de personnes qui ont défié le gouvernement et sont mortes dans des circonstances suspectes », a écrit dans un communiqué Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale au sein de Human Rights Watch.

« Il existe de nombreuses raisons de remettre en question la théorie d’un accident de voiture et il est essentiel qu’une enquête rapide et efficace, s’appuyant sur une expertise internationale, soit menée pour déterminer s’il a été assassiné ou non », a poursuivi M. Mudge.

« Ntwali », comme beaucoup l’appelaient, avait été placé de nombreuses fois derrière les barreaux au cours de sa carrière, parfois pour quelques heures, parfois plusieurs semaines. Il avait également fondé la chaîne Pax TV sur YouTube, diffusant majoritairement des interviews, en langue kinyarwanda, de voix dissidentes.

Depuis la fin du génocide, qui en 1994 a fait au moins 800.000 morts principalement tutsi, le Rwanda est dirigé d’une main de fer par Paul Kagame.

Loué pour les succès de sa politique de développement, le président est également critiqué par les groupes de défense des droits humains pour sa répression de la liberté d’expression.

Par Gédéon Ngango

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