Aucun enfant ou femme n’est mort, aucune maison n’a été incendiée… La vérité sur ce qui s’est passé à Kishishe, telle est la conclusion d’investigation d’un groupe des journalistes accompagné du politologue rwandais Gatete Nyiringabo Ruhumuliza.  Ce groupe s’était rendu dans la région de Kisheshe toujours sous contrôle du M23 après la publication de plusieurs rapports sur un probable massacre.

Kishishe est un village situé dans le territoire de Rutshuru dans le province du Nord-Kivu, à 70 kilomètres de la ville de Goma en République démocratique du Congo.

Leur conclusion est à l’opposé des plusieurs rapports d’experts, organisations de la société civile et témoignages des rescapés en lien avec ce massacre.

Kishishe

Un massacre commis fin novembre dans l’Est de la République démocratique du Congo a fait au moins 131 morts parmi la population civile dans deux villages, Kishishe et Bambo. Ce bilan a été établi par une enquête préliminaire de l’ONU qui accuse la rébellion du M23.

Selon un rapport des enquêteurs du Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’Homme (BCNUDH) et de la mission de l’ONU en RDC (Monusco) publié au mois de décembre, 131 civils (102 hommes, 17 femmes et 12 enfants) sont tués par le M23 « au cours d’actes de représailles », « exécutés arbitrairement par balles ou à l’aide d’armes blanches ». Huit personnes sont blessées, 60 autres enlevées, « 22 femmes et cinq filles » violées. Des pillages sont commis.

Le gouvernement de la République démocratique du Congo a revu à la hausse, à environ 300 morts, le bilan d’un massacre dont il accuse la rébellion du M23 le 29 novembre.

Si Vincent Biruta avait affirmé que le problème du « M23 ne doit pas être assimilé au Rwanda » qui continue à nier son soutien et participation dans le mouvement M23, il est cependant curieux que ce pays conteste la véracité du massacre de Kishishe et Bambo.

Ainsi, la grande question est celle relative à l’intérêt porté par Kigali à réfuter un massacre commis sur le territoire congolais, par un mouvement rebelle étiqueté officiellement congolais ?

Qui a financé ce groupe d’experts ? Et par quels moyens ces journalistes et critiques rwandophones sont arrivés dans une zone de conflit. Et pourquoi le Rwanda ne conteste pas leur conclusion ?

L’avocat et consultant politique, Gatete Nyiringabo Ruhumuliza un des membres de ce groupe d’experts, a expliqué qu’aucun enfant ou femme n’est mort et qu’aucune maison n’a été incendiée dans la région, comme indiqué.

Le chercheur rwandais sur le génocide, Tom Ndahiro, la communauté internationale et d’autres continuent de soutenir les mensonges de l’État congolais et de son armée en général, qui est un mépris pour l’humanité.

Pour ce groupe d’expert rwandais, la zone de Kishishe ait été le théâtre de combats les 28 et 29 novembre 2022 et qu’il y a eu au moins 19 personnes tuées et d’autres blessées mais dans des combats.

Un consortium de huit organisations des droits humains condamne une douzaine d’incidents sécuritaires ayant coûté la vie à plus de 200 civils et perte des biens des populations dans les territoires de Rutshuru et Nyiragongo. Cela, depuis l’occupation de plusieurs localités de ces entités par les rebelles du M23.

Dans une déclaration publiée mardi 6 décembre à Goma, ces ONG parlent notamment du récent massacre des civils à Kishishe. Elles exigent que ce dossier soit porté à la Cour pénale internationale (CPI) et que soient déployées des forces loyalistes dans cette zone occupée par les rebelles.

Les inquiétudes rwandaises sur ce massacre justifient la gesticulation et négation de Kigali, lui qui a toujours nié tout soutien à ce mouvement.

Il y a des « preuves substantielles » d’une « intervention directe des forces de défense rwandaises sur le territoire de la RDC ». C’est la conclusion d’un rapport d’experts mandatés par l’ONU que RFI s’est procuré dès le début de ce mois. Sa publication officielle est attendue dans les prochains jours. Les experts de l’ONU pointent clairement du doigt le soutien du Rwanda au groupe M23, cette ancienne rébellion qui a repris les armes il y a un an et occupe depuis une partie de la province du Nord-Kivu, en RDC.

Par Gédéon Ngango

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