Les  coordinations territoriales de la société civile, forces vives de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi désapprouvent le processus d’enrôlement des électeurs enclenché par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) en province du Nord-Kivu.

Ces forces vives s’opposent farouchement au programme de la centrale électorale consistant à installer les centres d’enrôlement dans les sites des déplacés victimes de l’agression rwandaise.

Les trois présidents de la société civile réunis évoquent trois grandes raisons pour justifier leur positionnement.

Dans un communiqué de presse dont une copie est parvenue à Opinion-info, ces acteurs sociaux expriment une incertitude quant aux opérations d’enrôlement suite à la situation sécuritaire grandissante et une crise humanitaire dramatique que traversent ces trois territoires.

« Les agresseurs, dans leurs velléités expansionnistes poursuivent leur plan d’occupation des nouvelles entités, et jurent d’aller très loin, ce qui provoque des déplacements massifs des populations et la déstabilisation générale de nos compatriotes qui vivent des situations humanitaires catastrophiques dans leurs milieux de déplacements et rend incertain les opérations d’enrôlement au Nord-Kivu », note le communiqué.

Ensuite, ces voix de sans voix pensent que certains citoyens congolais sous le joug des terroristes risquent d’être exclus du processus d’enrôlement en cours.

« Plusieurs de nos compatriotes pris en otage suite à la coupure des voies routières par les terroristes rwandais traversent un calvaire, donc ils sont privés de toute leur liberté. Ils seront privés d’inscription sur la liste des électeurs et l’obtention de leurs cartes d’électeurs qui pourtant vaut une carte d’identité, alors que tout citoyen congolais a droit de voter », ajoute le communiqué.

Enfin, ils estiment que ce processus d’enrôlement faciliterait l’occupation et l’infiltration rwandaise sur le territoire congolais.

« Dans certains villages du Territoire de Nyiragongo, Groupements Kibumba et Buhumba, on signale l’occupation des maisons des paisibles citoyens congolais ayant fui les atrocités de ces Rwandais par une nouvelle population venant du Rwanda et mène une campagne d’accaparement des terres. Cette pratique s’étend progressivement sur toute l’étendue que les agresseurs occupent. L’enrôlement dans ce contexte donnera une belle occasion à ces étrangers d’avoir la nationalité congolaise par cette voie », poursuit le communiqué.

Eu égard aux motifs susmentionnés, les coordinations de la société civile, forces vives des territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi demande au gouvernement congolais de se pencher d’abord sur le rétablissement de l’intégrité territoriale par la reconquête des zones occupées par l’armée rwandaise et ses supplétifs M23 afin de permettre le retour des populations dans leurs villages respectifs puis procéder au lancement du processus d’identification et d’enrôlement des électeurs.

Il sied de rappeler que, sauf imprévu, le processus démarrera le 16 février 2023 dans la province du Nord-Kivu.

Par Wab-infos

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