La République démocratique du Congo est enfin libre de se procurer des armes de guerre. Des armes de tout calibre, croit-on après la levée de la restriction lui imposée près de 30 ans durant par le Conseil de sécurité des Nations unies. Sauf que manifestement la dernière résolution du Conseil de sécurité de l’ONU n’aurait servi qu’à assouplir l’obligation de notification du régime des sanctions 1533.

Kinshasa pourrait être obligée de privilégier le règlement politique du conflit avec le Rwanda en lieu et place d’une offensive déterminante attendue cette fin d’année par la population congolaise.

Les dernières nouvelles en provenance de New York sont pleines d’enthousiasme pour le gouvernement congolais. Si Kinshasa y voit une victoire diplomatique, plusieurs observateurs des couloirs du siège des Nations unies attestent que les pays membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU ont surtout entendu les cris des populations congolaises victimes des atrocités commises par la soldatesque rwandaise sous couvert du mouvement terroriste M23. L’Occident encouragerait toujours un règlement politique qui passe par les mêmes mécanismes en vigueur : Luanda, Nairobi et même de New-York sous la facilitation du président français Emmanuel Macron. Ainsi, le M23 est contraint de libérer volontairement les espaces occupés pour permettre d’y installer l’autorité de l’État.

L’urgence d’une dotation en armes pour protéger les frontières

Félix Tshisekedi qui semble prendre très au sérieux la menace de déstabilisation de la République démocratique du Congo à partir des provinces de l’Est travaillerait très activement pour des acquisitions à grande échelle d’armes, munitions et d’une logistique de guerre conséquente à même de redonner du tonus à son armée dont la puissance de feu était titubante ces derniers mois dans le territoire de Rutshuru et sur une partie de Nyiragongo.

Une exigence qui implique l’activation des réseaux stratégiques susceptibles de favoriser des livraisons d’équipements militaires sophistiquées et de dernière génération à travers la planète. Un marché qui n’est pas offert à tout le monde, surtout lorsqu’il s’agit d’un pays du tiers-monde. En novembre dernier, le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula Apala Pen’Apala se plaignait d’un transporteur qui avait refusé d’acheminer une cargaison d’armes aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) en raison justement des procédures d’embargo qui frappaient la RDC obligeant Kinshasa de respecter au préalable le régime de notification décidé par le Conseil de sécurité de l’ONU.

Cependant, il est de notoriété publique que les mêmes États membres du Conseil de sécurité de l’ONU qui caressent les caprices de Kigali en laissant le président Paul Kagame narguer allègrement les autres pays de la région des Grands lacs, chercheraient à canaliser les offres sur les armes en faveur de la République démocratique du Congo. Beaucoup craindraient une généralisation de la guerre par la RDC avec des conséquences réelles sur les États voisins jugés provocateurs de la République démocratique du Congo.

Qui fournit les armes au M23 ?

D’après Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, le mouvement terroriste M23 disposerait d’un arsenal de guerre de niveau supérieur à la brigade d’intervention de la Mission d’observation des Nations unies en République démocratique du Congo (Monusco). Cette communication choquante pour l’armée congolaise et démobilisatrice pour la population congolaise dans son ensemble, fut très mal accueillie. Selon une enquête de politico.cd, les FARDC qui avaient réussi à repousser l’agression avant d’abandonner la cité stratégique de Bunagana dans la nuit du 12 au 13 juin 2022, avaient saisi quelques matériels de guerre sur l’ennemi.

Le mardi 28 juin, le groupe armé aurait même abandonné des bottes en caoutchouc de l’armée rwandaise ainsi que des chargeurs et gourdes militaires. L’armée congolaise fait face à des unités du M23 suréquipées qui sont filmées. Le même média avait pu authentifier plusieurs données, vidéos et photos attestant des éléments du M23 équipés en matériels sophistiqués appartenant aux forces spéciales rwandaises, notamment des équipements tactiques de commando dont des casques de protection par balles, des chaussures ou même de l’armement et des munitions fournis par une société chinoise dénommée Xinxing import and export Co.LTD et fabriqués en décembre 2020. Ce qui expliquerait pourquoi la guerre s’est internationalisée.

La Chine, les États-Unis, l’Europe et la Russie

Jusqu’à présent, le gouvernement congolais n’a jamais apporté la moindre précision concernant son livreur d’armes et le transporteur empêché de mouvement vers la République démocratique du Congo. Une chose est certaine, les grandes puissances occidentales et américaines n’apprecieront pas que Kinshasa passe des accords militaires avec les États considérés comme faisant partie de l’axe du mal.

En août 2022, le ministre Gilbert Kabanda en visite en Russie n’avait pas hésité de solliciter l’aide militaire russe pour faire face à l’agression rwandaise du M23 avant de démentir un mois après, toute information faisant état d’une commande d’armes auprès de Moscou. Ceci suppose que Kinshasa n’aura pas les mains libres pour commander ce qu’il veut et où il veut. Très ouvertement, ni la France, ni les États-Unis d’Amérique n’accepteront que Kinshasa s’adresse à la Chine, à la Russie ou à la Turquie pour une quelconque transaction sur les armes.

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