RDC : Félix Tshisekedi se crée des ennuis

La gouvernance du président Félix Tshisekedi en République démocratique du Congo (RDC) est de plus en plus critiquée, à cause de ce qu’on appelle la «flânerie politique» de son régime.

Depuis son accession au pouvoir en 2019, les actes d’État sont plutôt rares et les scènes de théâtre, nombreuses. Les dernières nominations de Vital Kamerhe et Jean-Pierre Bemba à la tête des ministères régaliens ne sont pas une exception. Ces nominations ont été vues comme une tentative de Tshisekedi pour neutraliser ses rivaux et éviter toute concurrence à la présidentielle, mais en réalité, cela a plutôt desservi son propre intérêt.

Kamerhe, qui a été humilié publiquement par Tshisekedi dans l’«Affaire des 100 jours», est en conflit avec le président, qui aurait pu soutenir sa candidature à la présidentielle conformément à l’Accord de Nairobi. De son côté, Bemba, ancien chef rebelle condamné par la Cour pénale internationale, a été acquitté en 2018 pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Il n’a pas pu concourir à la présidentielle cette année-là à cause d’une affaire relative à la subornation de témoins, dont il se dit victime. Les deux hommes, qui ont des ambitions présidentielles, sont donc en situation de conflit latent avec Tshisekedi.

Les véritables bénéficiaires de ces nominations sont donc Kamerhe et Bemba, plutôt que Tshisekedi. Les deux hommes peuvent faire du travail de sape contre Tshisekedi, voire même désavouer publiquement le président s’ils le souhaitent. En fin de cycle d’un régime, tous les coups sont permis.

Cependant, la vraie victime de cette situation est le peuple congolais, qui est écrasé par la misère et qui suit avec douleur toutes ces réalités. Les citoyens ont suivi le procès de Kamerhe et ont vu sa fin, en simple acquittement, comme l’un des plus rocambolesques au monde. Maintenant, le peuple sait, et la devise des Lumières, «aie le courage de te servir de ton propre entendement», est plus que jamais d’actualité en RDC.