Le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi, candidat à un second mandat pourrait voir un autre concurrent renverser la situation alors qu’il était jusque-là rassuré du soutien automatique de la communauté kimbanguiste pour la présidentielle de 2023,

Ce candidat n’est pas n’importe qui. Il s’appelle Marthorel Diangenda, fils de feu Diangenda et petit-fils du prophète Simon Kimbangu. Entre un ami et un frère, ne dit-on pas que le choix est clair?
La semaine dernière à Nantes, en France, celui qui a le sang du prophète Kimbangu dans ses veines, a annoncé :

Kimbanguiste

« Je ne viens pas en politique “en fils de Diangenda ” ou en “petit-fils de Kimbangu”, je suis juste un Congolais qui constate que le Congo va mal et les Congolais encore plus mal à cause de l’impérialisme, un terme extensible qui désigne notamment l’argent, la finance qui achète tout, qui tue, qui corrompt les consciences… », a déclaré le responsable du parti Défi Kongo.

Son défi : « Il y a Kimbangu le prophète et Kimbangu le héros national. Kimbangu a passé 30 ans en prison, recevant quotidiennement 120 coups de fouet parce qu’il avait engagé une action militante courageuse en s’opposant à un système politique d’asservissement des Congolais. C’est ce combat, cette résistance et toute l’idéologie qu’il nous a léguée qui fondent notre action ».

Marthorel Diangenda jure, dans son «Kimbanguisme politique », réformer l’individu, la famille, la société et l’État.

« Permettez-moi de rêver, car nous avons l’obligation impérieuse de servir la vérité dont nous avons conscience, c’est cela le kimbanguisme politique que nous voulons inventer », assure-t-il.

L’église Kimbanguiste représente une importante communauté religieuse en République Dominicaine République Démocratique avec des millions de fidèles. Généralement, cette église a souvent soutenu des candidats au pouvoir lors des élections.

« On attendra le mot d’ordre du chef spirituel », nous répond un fervent fidèle kimbanguiste.
Contrairement aux catholiques ou aux protestants où l’on laisse chacun faire librement son choix citoyen, chez les Kimbanguistes, le mot d’ordre électoral vient du père spirituel. Si Simon Kimbangu était emprisonné pour son opposition par le pouvoir colonial de l’époque, l’église Kimbanguiste a, depuis des années, résolu de soutenir quoi qu’il arrive le pouvoir établi.

C’était le cas avec Joseph Kabila voté par les Kimbanguistes sur base d’un mot d’ordre de l’autorité spirituelle, doublé de la promesse de construire une route reliant la nationale numéro 1 à Nkamba. Une promesse non tenue jusqu’à son départ du pouvoir. Félix Tshisekedi aussi avait donné son lot de promesses aux Kimbanguistes, notamment un jour férié et chômé pour commémorer le prophète Simon Kimbangu. Une promesse applaudie de deux mains par la communauté kimbanguiste, mais non encore tenue.

Ce n’est pas tout. En portant la candidature de Denis Kadima à la tête de la CENI, les Kimbanguistes avaient exigé une contrepartie, celle de maintenir à son poste de gouverneur du Kongo Central, Atu Matoubuana. Là aussi, le Chef de l’Etat n’a pas respecté le deal conclu.
Avec la candidature de Marthorel Diangenda, l’actuel chef de l’État pourrait perdre l’électorat kimbanguiste.

Par Gédéon Ngango

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