Beaucoup a été dit sur le meurtre de M’zee Laurent Désiré Kabila. Plusieurs personnes ont été accusées mais, parfois, à tort. Certains ont même été jetés en prison. Bref, on a tout entendu sur cette affaire, sauf la vérité.


Contrairement à ce qui a été dit jusqu’ici, comme l’a confessé dernièrement un Député européen, la mort de Laurent Désiré Kabila a été commanditée par le Royaume de Belgique et exécutée par les Etats Unis d’Amérique. Exactement comme cela s’était passé en 1960 pour l’assassinat de Patrice Emery Lumumba. Si ce dernier a été tué juste pour avoir outragé le roi Baudouin des Belges avec son discours du 30 juin 1960 au Palais de la Nation, Kabila, lui, est mort pour avoir voulu, comme Lumumba, l’indépendance totale de la République Démocratique du Congo. Par exemple, M’zee digérait mal le fait que les prix de nos matières premières soient fixés par les Belges, à Anvers, et s’apprêtait à prendre des mesures idoines pour supprimer cette sous-traitance de facto afin que Kinshasa devienne seule à fixer les prix de ses ressources naturelles et à traiter directement avec les acheteurs. Les Belges ont eu peur de perdre le beefsteak que leur procurait cette intermédiation. Et, comme en 1960 pour le cas de Lumumba, ils sont allés une fois encore solliciter le quitus de l’Oncle Sam.

Mzee Laurent-Désiré Kabila

En 1960, un tueur professionnel avait été désigné par la CIA pour assassiner notre premier Premier Ministre, accusé officiellement d’avoir voulu verser notre pays dans le bloc communiste, nationaliser les mines, et africaniser l’armée congolaise en se débarrassant des officiers belges alors que c’était son droit le plus légitime, sauf que l’histoire du communisme avait été fabriquée de toutes pièces pour les besoins de la cause. C’est suite à l’excès de zèle du Gouvernement des Commissaires Généraux dirigé par Joseph Désiré Mobutu et dont l’un des membres s’appelait Etienne Tshisekedi, que Lumumba est allé mourir entre les mains de la police belge à Lubumbashi. Dans tous les cas, n’eut été son expatriation vers le Katanga en pleine sécession, c’est cet agent de la CIA qui aurait assassiné Lumumba à Kinshasa ou à Kisangani. Son sort était déjà scellé. Au tour de Laurent Désiré Kabila, la CIA fut seule à monter le scénario et à apporter la logistique nécessaire pour son exécution sans aucune interférence extérieure.

En effet, à cette époque, notre pays, agressé par le Rwanda depuis 1998, après l’explosion de l’AFDL, était déjà sous embargo en matière d’achat d’armes. A telle enseigne que M’zee, qui avait besoin d’armes pour permettre à l’armée congolaise de repousser les agresseurs, s’était résolument tourné vers le marché noir. Ce fut la voie royale empruntée par la CIA pour lui tendre un piège.

Un agent de la CIA, d’origine libanaise, se présenta au Président de la République sous la casquette d’un marchand clandestin d’armes et de munitions, capable de fournir de grandes quantités d’armes à la République Démocratique du Congo. Il promit, pour prouver ses dires, de faire parvenir à Kinshasa des échantillons de certaines de ces armes. Ce qui fut fait quelques semaines plus tard. Deux caisses d’armes furent signalées au débarquement d’un avion à l’aéroport international de N’djili.

La Garde Républicaine les récupéra illico et les entreposa au bureau du Président de la République, au Palais des Marbres. Dans l’une des ces caisses, se trouvait posée, bien en évidence, une arme chargée, munie d’un silencieux, qui allait être utilisée pour le sale boulot.

Ne sachant rien de ce qui se tramait contre lui, le soldat du peuple fixa rendez-vous au Libanais pour l’ouverture des caisses et la finalisation du marché.

Le 16 janvier 2001, le Libanais, arrivé à Kinshasa la veille par le Beach Ngobila et ayant passé nuit dans une parcelle appartenant aux Libanais, sur l’Avenue du Commerce, dans la commune de la Gombe, se présenta à l’audience au Palais des Marbres. Ce jour-là, Emile Mota, Directeur de Cabinet Adjoint du Président de la République, se trouvait dans le bureau du Chef de l’Etat lorsque le Protocole annonça l’arrivée du Libanais. Le Chef de l’Etat demanda à son DIRCABA d’attendre un peu dans l’antichambre, le temps pour lui d’expédier avec son invité un dossier urgent qui relevait de la sécurité nationale.


Après les préalables d’usage et que M’zee lui eut autorisé à lui présenter les échantillons d’armes, le Libanais ouvrit la caisse truquée, prit l’arme chargée, munie du silencieux, et tira sur Président de la République. Ensuite, il remit l’arme dans la caisse et sortit tranquillement du bureau, au vu et au su de tout le monde, prit son véhicule au parking en direction du Beach Ngobila d’où un bateau le débarqua à Brazzaville. Avant qu’à Kinshasa on se rende compte de ce qui venait de se passer, il était déjà à bord d’un avion pour l’Occident.

Pendant que le Directeur de Cabinet Adjoint attendait toujours dans l’antichambre que le Président veuille bien le rappelle pour continuer leurs discussions sur les dossiers de l’Etat, vint Rachidi, le garde du corps qui entra directement dans l’office présidentiel. Lorsqu’il réalisa ce qui s’était passé, il paniqua et repartit en sens inverse. « On a tué M’zee » répétait-il en courant. Ses collègues, confus, essayèrent de l’arrêter pour en savoir plus, mais en vain. L’un d’eux lui tira une balle dans les jambes qui l’immobilisa.

Tous accoururent pour l’écouter, puis ils se ruèrent au bureau du Président pour constater la véracité de ses dires. Alors, ils informèrent par radio leur Commandant qui était quelque part en ville. A son arrivée, lorsqu’on lui eut fait rapport des événements, sa réaction fut des plus troublantes. Tout d’abord, il demanda à voir Rachidi qu’il acheva avec une balle dans la tête. Ensuite, à la tête d’un peloton, il descendit sur l’avenue du commerce, dans la parcelle où l’assassin de M’zee avait passé la nuit et massacra tout le monde : hommes, femmes et enfants compris, actes qui le firent passer, devant la justice, pour un complice essayant d’effacer les traces.

Comme on le voit bien, c’est le Royaume de Belgique, pays colonisateur, et les Etats Unis d’Amérique, pays qui avait créé la République Démocratique du Congo, qui, paradoxalement, se sont ligués pour s’opposer farouchement à son développement. Il semble que pour eux, le Congo est tout simplement un marché ouvert, une réserve des matières premières pour l’Occident.

En fait, la RDC est, au départ, un ensemble de royaumes, empires et principautés qui avaient signé, chacun de son côté, des traités de commerce avec Henri Morton Stanley pour le compte des Etats Unis d’Amérique, et que l’explorateur avait représenté sur une carte qui devint plus tard l’Etat Indépendant du Congo, aujourd’hui République Démocratique du Congo. Si au lieux de penser à un plan Marshall pour valoriser les richesses naturelles tant convoitées de la RDC, ces puissances occidentales font tout ce qui est en leur pouvoir pour réussir à balkaniser notre territoire ; si, à leurs yeux tout dirigeant nationaliste qui voudrait disposer des richesses du Congo pour le bien des Congolais devient ipso facto une cible à abattre à tout prix, il y a anguille sous roche. Américains et Belges croient avoir sur le Congo plus de droits que les Congolais eux-mêmes. Pourquoi une telle ambition ?

Si nous voulons vraiment aller au fonds des choses et connaître ce qui fait croire aux Occidentaux que nous devrions demander leur avis avant de pouvoir disposer de nos réserves naturelles, et qui leur donne le droit d’assassiner quiconque outrepasse cette formalité, nous devrions peut-être chercher à connaître le contenu exact des traités de commerce signés par nos rois et empereurs lors du 2ème voyage de Stanley au Congo. A partir de ces traités, on jugera s’il faut accorder aux Etats Unis d’Amérique un statut spécial sur les richesses naturelles congolaises, ou même si la RDC doit devenir le 51ème Etat des Etats Unis d’Amérique. Jouons cartes sur table si nous voulons qu’on nous laisse finalement en paix.

LaPros.

Via Wab-infos

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