Les « minerais du conflit » du Congo ont causé des millions de morts . Le Congo est riche en minerais comme le cobalt, le cuivre, les diamants, le tantale, l’étain, l’or, etc.
La plupart de ces minerais sont extrêmement précieux et inestimables pour l’industrie technique. Par exemple, plus de 70 pourcent du cobalt commercialisé dans le monde proviennent du Congo lui-même. Le cobalt est un ingrédient très essentiel des moteurs électriques car il est utilisé pour construire des aimants puissants qui sont essentiels dans les véhicules électriques.
Par conséquent, l’inquiétude que l’État islamique contrôle les chaînes d’approvisionnement au Congo est un cauchemar pour les experts de la lutte contre le terrorisme.
L’année dernière, un rapport intitulé « l’État islamique au Congo » a été produit par Tara Candland, Adam Finck, Haroro J. Ingram, Laren Poole, Lorenzo Vidino et Caleb Weiss en association avec l’Université George Washington et la Fondation Bridgeway. Ce rapport a trouvé des détails importants sur la présence de l’État islamique au Congo grâce à des liens croissants avec l’organisation militante des Forces démocratiques alliées (ADF) dans ce pays d’Afrique centrale.
Le rapport a révélé que l’ADF avait peut-être commencé à développer des liens avec l’État islamique dès 2017 et en 2019, les attaques de l’ADF étaient revendiquées par les porte-parole de l’EI. La méthodologie de travail d’ADF révèle que le groupe suit le credo et la méthode (aqida et manhaj) de l’État islamique.
Bien que le rapport ne prouve pas la présence d’une structure de commandement ou de contrôle direct de l’EI sur l’ADF, des liens transactionnels ont été signalés entre les deux. En outre, Balaku, qui dirigeait l’ADF, a affirmé en 2020 que l’ADF avait été remplacée par la province d’Afrique centrale de l’État islamique.
Les zones d’opérations des ADF et d’autres groupes militants sont les régions frontalières de l’Ouganda et du Rwanda avec le Congo. De récentes attaques dans les provinces congolaises du Sud-Kivu et de l’Ituri ont été signalées près des zones minières. Cette attaque à la mine d’Ituri était une attaque contre une mine chinoise ou quatre mineurs chinois ont été enlevés par les assaillants. La présence de militants dans la chaîne d’approvisionnement en minerais de haute valeur a des conséquences sur la sécurité mondiale.
Selon un rapport du US Government Accountability Office, 37 % (le plus élevé) de toutes les transactions effectuées par des entreprises pour se procurer des minerais de conflit ne pouvaient pas spécifier le pays d’origine. Un autre 13 pour cent n’ont rien rapporté sur les minéraux. Les statistiques de 2019 ont montré que ces minerais de conflit représentent 50 % du commerce total de ces minerais. Il s’agit d’une pure valeur de minerais dont la chaîne d’approvisionnement n’est pas clairement déterminée par les administrateurs.
Il y a eu des rapports et des études qui montrent qu’il existe de multiples parties prenantes dans la chaîne d’approvisionnement du cobalt et que le produit final expédié hors du Congo passe par de nombreuses mains. Cela a provoqué la prise en charge par des éléments des chaînes d’approvisionnement et peu de flux de valeur vers les personnes impliquées dans l’exploitation minière.
« Il y a toute une série de violations des droits humains liées à l’extraction du cobalt en RDC, généralement dues au fait qu’il s’agit simplement d’une activité très mal réglementée par le gouvernement congolais« , a déclaré Mark Dummett d’Amnesty dans un article. Bien que les problèmes de droits de l’homme soient graves, nous nous limitons aux minerais de conflit. Une mauvaise situation des droits de l’homme est une recette parfaite pour une organisation idéologique comme l’État islamique à coloniser, tout comme la guerre civile en Syrie a donné l’occasion idéale pour l’établissement d’un califat.
L’État islamique est bien placé pour tirer parti de la présence étendue des agents des ADF en RDC. Mais d’autres groupes militants comme CODECO, des milices régionales donnent également à l’EI une opportunité d’opérer en RDC.
Le gouvernement congolais a un contrôle plus faible sur les zones minières, comme l’a rapporté l’ONU à plusieurs reprises. Alors que la révolution technologique recherche des minerais comme le cobalt, une chaîne d’approvisionnement non sécurisée risque de faire des terroristes les bénéficiaires de la chaîne de valeur mondiale de plusieurs milliards de dollars.
Par Gédéon Ngango