Nairobi, Kenya – Dans un rebondissement surprenant, un pasteur évangélique kényan, Gilbert Deya, a été acquitté par un tribunal de Nairobi dans une affaire troublante de « bébés miraculeux ». Les enfants étaient censés être le fruit de prières miraculeuses du pasteur, mais il était accusé d’avoir en réalité volé cinq enfants entre 1999 et 2004.

Le verdict a été rendu par le magistrat Robison Ondieki, qui a estimé qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour soutenir les accusations portées contre le révérend Gilbert Deya. L’avocat du pasteur, John Swaka, a déclaré que les accusations étaient « fabriquées de toutes pièces » et que son client était « très heureux » de l’acquittement.

Le révérend Gilbert Deya, âgé de 86 ans, avait connu une renommée internationale grâce à ses églises établies à Londres, Liverpool et Nottingham. Lui et son épouse Mary prétendaient pouvoir permettre à des femmes stériles ou ménopausées de tomber enceintes en seulement quatre mois, grâce à leurs prières, sans avoir de rapports sexuels.

Cependant, l’accusation soutenait que les bébés étaient en réalité volés, principalement à la maternité de l’hôpital Pumwani, situé dans une banlieue défavorisée de Nairobi. L’affaire a suscité une vive controverse dans un pays majoritairement chrétien comme le Kenya, où il existe environ 4 000 églises, y compris celles dirigées par des pasteurs autoproclamés sans formation théologique, selon les chiffres officiels.

Cette affaire met en lumière la question de la réglementation des églises au Kenya. En effet, la découverte récente des corps de fidèles liés à une secte qui pratiquait la famine pour « rencontrer Jésus-Christ » a suscité des interrogations sur la nécessité d’une plus grande supervision et d’une réglementation accrue des activités religieuses. Jusqu’à présent, près de 400 corps ont été retrouvés dans la forêt de Shakahola, sur la côte kényane, et le leader de la secte, le pasteur autoproclamé Paul Nthenge Mackenzie, est poursuivi pour terrorisme.

L’acquittement du pasteur Gilbert Deya soulève des questions quant à la justice et à la transparence de l’affaire des « bébés miraculeux ». Les victimes présumées et leurs familles chercheront peut-être des réponses et une résolution face à cette décision qui a pris de court de nombreux observateurs.

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