Depuis deux semaines, sous la pression du président Ukrainien Volodymyr Zelensky, l’Union européenne, avec à sa tête la France et l’Allemagne, accélère la livraison d’armes à Kiev pour infliger une défaite historique à la Russie de Poutine qui a envahi l’Ukraine le 24 février 2022.

Mais, la question à se poser est celle de savoir si la poursuite de cette guerre joue en faveur de l’Union européenne qui non seulement achète du gaz américain à un prix 4 fois plus cher que celui qu’elle achetait à la Russie mais qui fait face à des stocks d’armes vides. Une situation qui l’oblige à acheter des armes américaines à des couts parfois extrêmement élevés.

Cette situation semble expliquer la colère de hautes personnalités de l’Union européenne qui, en coulisse, accusent, Joe Biden, président des États-Unis, de s’enrichir de la guerre pendant que l’Europe est au bord de l’implosion.

Neuf mois après le début de la guerre en Ukraine, l’Europe se révolte contre les États-Unis (jusqu’ici son principal allié) accusant Washington de s’être enrichi de la guerre en vendant son gaz à l’Europe à un prix plus cher (que celui de la Russie) et en inondant le continent d’armes américaines. Un scénario que les Russes avaient pourtant prédit dès le début du conflit.

L’Europe s’est-elle réveillée trop tard ? La question a toute sa pertinence. Car, plus de 9 mois après la guerre en Ukraine, tout laisse à croire que les États-Unis d’Amérique sont les plus grands gagnants de ce conflit qui a complètement bouleversé l’ordre (géopolitique) mondial.

En tout cas, du côté de l’Europe, la colère gronde et à Bruxelles, certains ne se font pas de doute que Washington est le seul à avoir tiré les marrons du feu. C’est du moins la révélation faite par le média Politico ce 24 novembre. En effet, d’après cette source, de hautes personnalités au sein de l’Union européenne accusent, en coulisse, Joe Biden, président des États-Unis, de s’enrichir de la guerre pendant que l’Europe est au bord de l’implosion.

D’après la source, l’une des premières causes de cette colère européenne est due aux subventions massives que les États-Unis ont récemment accordées aux entreprises présentes sur leur sol. Une décision américaine qui fait trembler l’Europe qui a peur de voir des centaines d’entreprises quitter le Vieux Continent pour s’installer au Pays de l’Oncle Sam.

Et ce n’est pas le seul problème soulevé par le média. À en croire Politico, de hautes personnalités politiques européennes ne digèrent pas non plus le fait de devoir acheter le gaz américain à un prix 4 fois plus cher que celui qu’ils achetaient à la Russie de Poutine. Si à cela s’ajoutent les coûteuses commandes d’armes américaines par l’Europe (dont les stocks d’armes sont presque vides), l’équation devient très difficile à résoudre.

La Russie semble avoir vu juste. En effet, fin octobre dernier, Sergey Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, avait pourtant clairement dévoilé la stratégie américaine, en accusant l’Oncle Sam de chercher, à travers la guerre en Ukraine, à « désindustrialiser l’Europe et l’inonder d’armes américaines ».

« De plus en plus d’économistes, non pas seulement en Russie mais en Occident, sont arrivés à la conclusion que les États-Unis cherchent à épuiser et désindustrialiser l’économie européenne », disait-il. Et d’ajouter : « les Allemands délocalisent une grande partie de leurs chaînes de production vers les États-Unis avec toutes les conséquences que cela implique pour l’Europe. Il est de l’intérêt de Washington d’affaiblir l’Europe sur le plan militaire, de l’obliger à rester sur le qui-vive, inonder l’Ukraine d’armes et remplir les stocks militaires européens d’armes américaines ».

Pour Lavrov, dans cette guerre qui oppose l’Ukraine à la Russie, les Européens sont les plus grands perdants. « Les Européens souffrent beaucoup plus que les États-Unis des sanctions économiques », affirme le chef de la diplomatie russe. Il convient de souligner que les propos de Lavrov étaient prononcés moins de trois jours après la sortie de Viktor Orban Premier ministre hongrois (pays membre de l’UE) qui a avoué tout récemment que dans cette guerre contre la Russie, l’Europe est tombée dans son propre piège.

Par Gédéon Ngango


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