Le président des Etats-Unis Joe Biden a appelé jeudi ses citoyens à quitter l’Ukraine « maintenant » en raison du risque accru d’une invasion russe, en avertissant que la situation pouvait « vite s’emballer » malgré les efforts diplomatiques des dernières semaines.

« Les choses pourraient vite s’emballer« , a mis en garde le président américain dans une interview à la chaîne NBC. Il a répété qu’il n’enverrait pas de soldats sur le terrain en Ukraine, même pour évacuer ses ressortissants dans l’hypothèse d’une invasion russe, car cela pourrait déclencher « une guerre mondiale ».

Guerre en Ukraine : Joe Biden demande à ses ressortissants de quitter l'Ukraine "maintenant" ! 1
Joe Biden

Dans les tranchées du Donbass avec les soldats ukrainiens

« Quand les Américains et les Russes commencent à se tirer dessus, nous sommes dans un monde très différent« , a-t-il affirmé.

« Les citoyens américains devraient partir, ils devraient partir maintenant. Nous avons affaire à l’une des plus grandes armées du monde », a plaidé le président en référence à l’armée russe.

Le Canada fait des recommandations similaires
« Si vous êtes en Ukraine, vous devriez partir », indique le ministère des Affaires étrangères sur son site internet. « L’action militaire russe en Ukraine pourrait perturber les déplacements et les services dans l’ensemble du pays. Les vols pourraient être perturbés ou annulés« , dit le ministère, qui conclut par : « Soyez prêt à vous mettre à l’abri ».

« Les citoyens américains devraient partir, ils devraient partir maintenant. Nous avons affaire à l’une des plus grandes armées du monde »

Le Kremlin est accusé de préparer une nouvelle opération militaire contre l’Ukraine, après l’annexion de la Crimée en 2014. Des accusations rejetées par la Russie qui affirme vouloir juste assurer sa sécurité face à l’hostilité de Kiev et de l’Otan.

Quelques heures avant les déclarations de Joe Biden, l’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, a enjoint la Chine « d’encourager les Russes » à faire les bons choix dans la crise ukrainienne.

« Les Chinois ont exprimé une forte préoccupation au Conseil de sécurité (le 31 janvier) pour la protection de l’intégrité des frontières et de la souveraineté des États. C’est exactement ce que font les Russes – ils menacent l’intégrité d’une frontière« , a asséné la diplomate.

« Il serait donc extrêmement important que la Chine transmette ce message » et « j‘encourage mon homologue chinois à New York à le relayer« , a-t-elle précisé.

Sur Twitter, son homologue chinois Zhang Jun a immédiatement réagi : « Arrêtez d’attiser la tension« .

Exercices militaires occidentaux et russes
Des bombardiers stratégiques américains B-52 sont arrivés jeudi au Royaume-Uni pour participer à un exercice, « prévu de longue date » avec les alliés de l’Otan, assure l’US Air Force.

Début de manœuvres militaires conjointes entre la Russie et le Bélarus

L’US Navy a indiqué jeudi que quatre destroyers américains avaient quitté les Etats-Unis le mois dernier pour participer à un exercice naval dans la zone de la Sixième Flotte, qui couvre notamment la Méditerranée.

Ces annonces interviennent au moment où, en plus des quelque 100 000 hommes massés à la frontière ukrainienne, les armées russe et bélarusse mènent de grandes manœuvres au Bélarus, ex-république soviétique frontalière de l’Ukraine, qui est elle restée un allié de Moscou.

Le nombre des soldats et des équipements participant à ces exercices n’a pas été officiellement fourni, mais les Occidentaux affirment que 30 000 militaires russes ont été déployés au Bélarus dans ce cadre.

La Russie a en outre annoncé jeudi l’arrivée en Crimée de six navires de guerre en vue de prochaines manœuvres en mer Noire, qui borde le sud de l’Ukraine.

Le déploiement de ces soldats a été immédiatement qualifié par la présidence ukrainienne de moyen de « pression psychologique » employée par Moscou.

Ne pas sous-estimer « l’unité » des Européens
Sur fond de guerre des nerfs et d’intensification des efforts diplomatiques ces dernières semaines, le chancelier allemand Olaf Scholz a de son côté averti la Russie qu’elle ne devait pas sous-estimer « l’unité » et « la détermination » des Européens.

Par Gédéon Ngango

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