Il fut une époque où, en lisant les spécialistes occidentaux sur l’Afrique, nous disions juste « amen ! » Ils étaient tellement brillants et ne disaient que la vérité. Avaient-ils vraiment la maîtrise de ce qu’ils disaient ? Voici un article de Colette Braeckman : Des miliciens burundais Imbonakure qui s’entraînent dans le Sud-Kivu (pourquoi pas chez eux au Burundi ?) et des rebelles hutu rwandais FDLR qui se positionnent en Ituri pour attaquer le Rwanda. L’Ituri est à plus de 500 km de la frontière rwandaise et des FDLR, il ne resterait que 400 individus. Selon Colette Braeckman, ces FDLR (des Hutu) sont sous le commandement du général TUTSI Kayumba Nyamwasa qui se trouve en Afrique du Sud, c’est-à-dire à près de 5.000 km plus loin et au moins quatre pays a traverser. On parle toujours du Congo dirigé par les hommes de Kagame que sont Kabila, Ruberwa, Bizima Karaha, (véritable chef des services de renseignement) et autres Nyarugabo, Tango Fort. En Ituri-même, le commandant des FARDC est un général tutsi rwandais, un certain Rugai. Comment un ennemi de Kagame comme Kayumba peut-il oser organiser une rébellion « hutu » contre Kagame dans un pays comme celui-là ? Enfin, la journaliste belge parle de bombardements de l’armée ougandaise à Eringeti. Des avions ougandais à Eringeti ? On a presque envie de rire… une invention à 100% !
Lire l’article : Le Congo au cœur des ambitions régionales
L’évolution de la République démocratique du Congo inquiète ses neuf voisins, qui tous redoutent d’incontrôlables afflux de réfugiés et la remise en cause de certaines formes de coopération économique, voire de prédation. Le soutien longtemps inconditionnel des alliés d’Afrique australe ne sera peut-être pas éternel. En Afrique du Sud, à la faveur d’ accords économiques (barrage d’Inga et contrats miniers) le président Jacob Zuma a longtemps représenté un allié de taille, mais il est aujourd’hui contesté pour cause de corruption tandis qu’au Zimbabwe Robert Mugabe, le plus fidèle des amis de Kinshasa, a du passer la main. En Angola, le président dos Santos n’a pas hésité à faire fermer la frontière au plus fort de la crise du KasaÏ afin de bloquer l’afflux des réfugiés et son successeur Joao Lourenço a prévenu qu’il ne tolérerait aucun débordement. En Tanzanie, la famille Kabila, détient des avoirs importants dans ce pays où elle fut longtemps réfugiée. L’attaque d’une base de la Monusco à Beni, qui a entraîné la mort de quinze Casques bleus tanzaniens, a traumatisé l’opinion, mais sans pousser pour autant les autorités à retirer leur contingent. Alors que cet assaut, mené par des hommes portant des uniformes de l’armée congolaise, a été attribué à des groupes de rebelles ougandais ADF Nalu, des sources locales s’interrogent encore sur l’identité réelle des assaillants dont le «savoir faire » ressemblerait plutôt à celui d’hommes ayant été entraînés au Rwanda. Ce coup de semonce adressé à la Monusco et plus précisément aux Tanzaniens pourrait s’expliquer par de nouvelles alliances inquiétant Kigali : la Tanzanie soutient presque ouvertement le pouvoir de Pierre Nkurunziza au Burundi, dont les miliciens hutus Imbonerakure, s’entraînent au Congo. Selon certaines informations, l’ennemi juré du président Kagame, le général Kayumba Nyamwasa, réfugié en Afrique du Sud d’où il dirige un mouvement d’opposition le RNC aurait déployé des Hutus rwandais dans l’Est du Congo et en particulier dans l’ Ituri, sans être inquiété par les Tanzaniens, des alliés de fait…
Quant à l’Ouganda, dont seraient issus les prétendus rebelles ADF Nalu, son attitude pose beaucoup de questions : l’armée ougandaise, en guise de représailles, a affirmé qu’elle avait mené des frappes aériennes contre les ADF, détruit des bases logistiques et tué plus d’une centaine de rebelles du côté d’Eringeti. Mais ni la Monusco ni l’armée congolaise n’ont été associées à ces opérations et ici aussi des préoccupations économico politiques se dessinent : la société française Total, qui a obtenu des concessions pétrolières sur la rive ougandaise du lac Albert, a déjà investi 3,5 milliards de dollars dans la construction d’un pipe line menant à Kisangani et elle souhaiterait obtenir des concessions pétrolière sur la rive congolaise du lac.
Ces intérêts économiques partagés signifient aussi un rapprochement politique de la France tant avec l’Ouganda qu’avec Kinshasa, ce qui ne peut qu’inquiéter le président Kagame qui, le 1er janvier prochain, prendra la présidence de l’Union africaine.
Le Soir via Wab-infos.com
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