Le Sénat américain a confirmé mardi à son poste celle que Joe Biden a nommé ambassadrice des États-Unis à l’ONU, la diplomate chevronnée et fine connaisseuse de l’Afrique Linda Thomas-Greenfield. C’est un succès pour le président démocrate dont d’autres nominations font néanmoins face à de plus fortes oppositions.

Le Sénat américain a confirmé mardi 23 février, à une très large majorité, Linda Thomas-Greenfield au poste d’ambassadrice des États-Unis à l’ONU.

Diplomate chevronnée qui fut secrétaire d’État adjointe pour l’Afrique sous l’administration de Barack Obama, Linda Thomas-Greenfield, 68 ans, a été confirmée par 78 voix contre 20 à la chambre haute, qui a le pouvoir d’approuver ou de rejeter les nominations présidentielles.

À l’ONU à New York, les attentes sont grandes au sujet de la nouvelle ambassadrice, qui aura un rang de ministre contrairement à sa prédécesseure sans expérience internationale.

« Difficilement pire »

Ces dernières années, « les États-Unis ont été plutôt absents des débats aux Nations unies, de ses activités (…), des processus de décisions », relève un ambassadeur sous couvert d’anonymat. « J’espère une meilleure dynamique », ajoute un de ses collègues membre du Conseil de sécurité.

« Ça peut difficilement être pire qu’avec l’administration sortante qui était unilatéraliste à l’excès, qui est sortie de traités, agissait avec la menace. On avait touché le fond et cela ne peut qu’être plus positif », renchérit un troisième ambassadeur en évoquant une ex-administration « dysfonctionnelle ».

Ce qui est le plus attendu, c’est « un changement d’attitude à l’égard des alliés européens », maltraités par l’administration Trump, indique un diplomate, également sous anonymat. Sous Donald Trump, Washington a bloqué des textes des Européens, proposé des contre-projets et même brandi son droit de veto.

« Preuves d’amour »

À l’ONU, les États-Unis seront aussi attendus sur le règlement de leurs arriérés, estimées à environ 1,3 milliard de dollars, dont 700 millions pour l’année en cours. « Les discours, les promesses c’est bien, mais les preuves d’amour sonnantes et trébuchantes c’est mieux que l’amour », résume un diplomate.

Le Sénat a également confirmé mardi à une écrasante majorité Tom Vilsack, 70 ans, comme ministre de l’Agriculture, un poste qu’il avait occupé tout au long de la présidence Obama (2009-2017) : 92 voix en faveur et sept contre.

D’autres membres choisis par Joe Biden pour son cabinet font face à de plus fortes résistances, dont son candidat pour diriger le ministère de la Santé, Xavier Becerra, qui passait mardi sur le gril des sénateurs en commission.

« J’ai du mal à voir comment un candidat aussi radical et sous-qualifié pourrait occuper un poste aussi crucial à un moment aussi critique » de la pandémie de Covid-19, a déclaré le chef des sénateurs républicains Mitch McConnell.

Les démocrates disposent d’une infime majorité au Sénat : avec 50 sièges contre 50 républicains, ils peuvent compter sur la voix de la vice-présidente Kamala Harris, qui a le pouvoir de départager les votes à égalité. S’il garde le soutien de tous les démocrates, Xavier Becerra, 63 ans, pourra donc être confirmé et devenir le premier Hispanique à la tête de ce ministère.

Le Sénat a jusqu’ici confirmé moins de la moitié des 23 membres du cabinet de Joe Biden, arrivé au pouvoir le 20 janvier.

France24/Wab-infos