La libération de Viktor Bout a ravivé des vieilles blessures dans le monde entier, y compris en Ouganda et en République Démocratique du Congo, notamment avec les massacres en Ituri et dans le Haut-Uèle ( 1998-2002).
C’est un troc d’une valeur pour le moins étrange que les États-Unis et la Russie ont fait dans le cadre de la guerre en Ukraine. Le « warlord » Viktor Bout a été échangé contre une basketteuse américaine. Un échange des prisonniers déséquilibré pour les uns et équilibré pour les autres, une victoire de Vladimir Poutine.
Viktor Bout, dont le surnom de « Marchand de la mort » ne laisse rien à l’imagination, a été libéré après avoir purgé 12 ans d’une peine de 25 ans de prison. Au plus fort de son activité, Viktor Bout a vendu des armes à l’Ouganda et les a secrètement transportées vers des zones de conflit via l’aéroport international d’Entebbe.
Selon un rapport des Nations Unies (ONU), il a fréquemment utilisé l’Ouganda comme voie de passage pour les armes qu’il faisait passer en contrebande, en particulier vers l’Afrique de l’Ouest et vers la République démocratique du Congo.
Selon une enquête de l’ONU en 2000, Bout avait eu des relations avec des individus originairesdu Rwanda et de l’Ouganda.
La Russie s’est livrée au commerce de diamants extraits illégalement de la République démocratique du Congo.
Un rapport du Conseil de sécurité de l’ONU de 2002 intitulé « Pillage des ressources naturelles de la RD Congo : rapport final du groupe d’experts » met en lumière ses relations avec les autorités ougandaises.
« Comme par le passé, le réseau continue d’impliquer le groupe criminel transnational de Victor Bout. Il a récemment acheté la compagnie aérienne non opérationnelle basée en Ouganda Okapi Air. Le rachat de la société a permis à Victor Bout d’utiliser les licences d’Okapi. La société a ensuite été renommée Odessa », indique en partie le rapport.
Il ajoute en outre : « Le Groupe d’experts est en possession d’une liste de vols au départ de 1998 à début 2002 depuis l’aéroport international d’Entebbe, qui confirme les activités opérationnelles de l’avion de V. Bout depuis le territoire ougandais. Actuellement, les avions de M. Bout partagent les horaires de vol et les destinations (créneaux) avec Planet Air, qui appartient à l’épouse du lieutenant général [maintenant général] Salim Saleh et qui facilite les activités de M. Bout en déposant des plans de vol pour son avion « .
Le rapport a également révélé que V. Bout « a mené une opération secrète de transport aérien de fret sous le couvert d’une compagnie aérienne camouflée« .
Il poursuit en notant que « Air Cess identifiée comme la société phare du réseau de Victor Bout avait des opérations à Entebbe, selon OpenSanctions, une base de données sur les sanctions des personnes politiquement publiques et d’autres entités d’intérêt« .
Les enquêtes menées par les autorités en Belgique, au Swaziland et en Afrique du Sud ont montré qu’il opérait initialement en Belgique, mais a dû déménager plus d’une fois depuis sa première apparition en 1995.
C’était la seule entreprise du réseau de M. Bout à l’avoir nommé PDG. Il a créé Air Pass au Swaziland grâce à un partenariat avec une entreprise sud-africaine.
Dans cette coentreprise, Air Cess détenait une participation de 90 %. Selon les archives, M. Bout possédait 90 % des actions d’Air Pass.
Viktor Bout aurait confié à son frère, Sergei Bout, la responsabilité opérationnelle quotidienne d’Air Cess à un moment donné dans les années 1990, selon des rapports d’ONG.
Bout a été arrêté dans un hôtel de Bangkok, la capitale thaïlandaise. Deux ans plus tard, il a été extradé vers les États-Unis où il a passé 12 ans dans et pour complot en vue de soutenir des terroristes et de tuer des Américains.
Les armes de Viktor Bout ont – t – elles servies pour bien mener l’opération « Effacer le tableau en Ituri » ?
Roger Lumbala fait porter la responsabilité sur Constant Ndima Kongba et Jean-Pierre Bemba
Ancien chef de guerre et ministre, Roger Lumbala est accusé de complicité de crimes contre l’humanité commis au début des années 2000, et détenu en France dans l’attente de son procès
Poursuivi pour « complicité de crimes contre l’humanité » et « participation à un groupement formé en vue de la préparation de crimes contre l’humanité », il était depuis fin 2016 dans le viseur des enquêteurs de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité (OCLCH).
Les gendarmes français de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH) se sont mis à enquêter sur Roger Lumbala, après le refus de sa demande d’asile, signifié en 2012, pour des soupçons de crimes de guerre.
L’ancien chef de guerre, soupçonné de crimes dans les provinces du Haut-Uélé et de l’Ituri lorsqu’il était à la tête du Rassemblement congolais pour la démocratie-National (RCDN) durant la deuxième guerre du Congo (1998-2002), séjournait depuis la fin des années 1990 sur le sol français. Parmi les populations particulièrement ciblées, les Pygmées se font massacrer et risquent l’extermination. C’est l’opération « Effacer le tableau », au cœur de l’enquête des gendarmes français. C’est également ainsi que se surnommait lui-même Constant Ndima Kongba, commandant d’alors de l’Armée de libération du Congo (ALC), la branche armée du MLC.
Parmi les accusations qui pèsent sur Roger Lumbala, on recense : « participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime contre l’humanité », « exécution d’un plan concerté contre un groupe de population civile », « réduction en esclavage », « pratique systématique d’exécutions sommaires », « enlèvements », « torture ou actes inhumains ». Roger Lumbala dément et se défausse sur le MLC et l’ALC. « Quand on parle de « Effacer le tableau », on parle de Constant Ndima Kongba (…) Et il rendait ses comptes à son chef hiérarchique qui était Jean-Pierre Bemba« , dit Roger Lumbala sur le procès-verbal d’interrogatoire.
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