Le groupe rebelle « Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC) », « ont perpétré des exactions sur les populations, tuant dix personnes » lundi dans le village de Bokolobo, à plus de 400 km au nord-est de la capitale Bangui, a assuré le lieutenant colonel Abdoul Aziz Ouedraogo, porte-parole de la force de la Mission de maintien de la paix de l’ONU en Centrafrique (Minusca).
Ils avaient auparavant attaqué les positions des forces de sécurité, a-t-il ajouté, sans donner plus de précisions.
« En réponse à ces atrocités, la Force a immédiatement déployé des Casques bleus mauritaniens pour protéger les populations », a poursuivi M. Ouedraogo, qui a précisé qu’une deuxième patrouille du contingent népalais avait été dépêchée sur les lieux et que l’installation d’une base sur place permettait d’ »assurer la protection des populations civiles ».
Dans un communiqué publié vendredi, Ali Darassa, chef militaire de l’UPC et chef d’état major de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) – une alliance de groupes rebelles créée en décembre 2020 pour renverser le président Faustin Archange Touadéra, a dénoncé le massacre lundi dans le même village de « 30 civils de confession musulmane dont 27 peuls (…) par les mercenaires de la société Wagner, les FACA et la milice anti-balaka aile Touadéra ».
La Centrafrique, deuxième pays le moins développé au monde selon l’ONU, est le théâtre depuis 2013 d’une guerre civile, très meurtrière dans ses premières années mais qui a baissé d’intensité depuis 2018.
Fin 2020, les plus puissants des nombreux groupes armés qui se partageaient alors les deux tiers du territoire avaient lancé peu avant les élections une offensive sur Bangui et M. Touadéra avait appelé Moscou à la rescousse de son armée démunie.
Des centaines de paramilitaires russes avaient alors rejoint quelques centaines déjà présents depuis 2018 et permis, en quelques mois, de repousser l’offensive des rebelles puis de les refouler d’une grande partie des territoires et villes qu’ils contrôlaient. Mais sans pouvoir y réinstaller partout et durablement la présence et l’autorité de l’État.
Le 30 mars, la Haute-Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, Michelle Bachelet a dénoncé de « graves violations des droits de l’homme » en Centrafrique, dont « des meurtres et des violences sexuelles » sur les civils, commis par les groupes rebelles mais aussi les forces armés du régime et leurs alliés russes.
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