Intervenant hier sur Top Congo, le tombeur du Bureau Mabunda, Mohindo Nzangi, conditionne leur adhésion à la nouvelle dynamique de Fatshi, par la prise en compte de leur cahier des charges.
Comme Ganelon, personnage littéraire de la Chanson de Roland dans la Matière de France, les députés pro-Moise Katumbi menacent. Ils promettent de quitter le navire Union sacrée de la nation, au cas où leur cahier des charges ne serait pas pris en charge. C’est ce qu’a déclaré hier à Top Congo FM, le député national Mohindo Nzangi, élu du Nord-Kivu.
« Si le cahier des charges des groupes parlementaire proches de Moïse Katumbi ne sont pas pris en compte, je quitte l’Union Sacrée », a-t-il déclaré à haute et intelligible voix au micro de notre consœur Top Congo FM. Sur un ton grave, le tombeur du Bureau Mabunda n’a pas caché les frustrations qu’auraientt ressenties les groupes parlementaires katumbistes. Ces deniers accusent le tout-puissant président Ad intérim du parti président, Jean-Marc Kabund-A-Kabund qui, selon les Katumbistes, agirait comme s’il avait carte blanche.
Selon des sources proches du regroupement politique Ensemble pour le changement, Jean-Marc Kabund-A- Kabund se serait illustré par un zèle outré, de nature à compromettre la cohésion au sein de l’Union Sacrée de la nation. Toujours selon les mêmes sources, l’actuel « homme fort » de l’Udps aurait déjà entamé des négociations dans le sens de confier la Primature et la présidence du Bureau de l’Assemblée nationale aux transhumés du FCC associés à l’AFDC et Alliés.
Par ailleurs, les Katumbistes fustigent avec véhémence, les démarches qu’aurait entreprises le président intérimaire de l’UDPS en faveur d’un autre pour prendre la tête de l’Assemblée nationale. Pourtant, c’est le poste qu’ils ambitionnent conformément à leurs désidératas clairement exprimés au Président Félix Tshisekedi, lors des consultations du mois de novembre dernier. Pour les Katumbistes, le fauteuil du futur perchoir en gestation de la Chambre basse doit leur revenir pour faire passer les réformes électorales dont ils sont les précurseurs.
Toutefois, côté Palais de la Nation, des sources rassurent que rien n’est encore décidé de manière formelle et que le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi qui tient à la réussite de sa nouvelle dynamique, devrait s’impliquer personnellement pour maintenir les équilibres et favoriser ainsi la cohésion dans la nouvelle coalition majoritaire à identifier dans les jours à venir à la Chambre basse du Parlement. Dit autrement, « seul Félix Tshisekedi pourrait procéder aux arbitrages pour un partage équitable des responsabilités afin d’épargner le navire battant pavillon Union Sacrée de la Nation, d’un naufrage certain, avant même d’arriver au port d’accostage », a déclaré sous couvert de l’anonymat, un membre du cabinet du Président contacté hier au téléphone par 24H.CD
Dans l’une des ses précédentes éditions du mois de décembre dernier, 24H.CD avait exactement écrit: « Après son combat « gagné » de la nouvelle Majorité parlementaire : Félix Tshisekedi désormais face à la bataille de la gestion des ambitions ».
Dans cet article, le journal attirait l’attention du Président de la République sur le fait que l’effervescence ambiante, l’enthousiasme généralisé et presqu’immodéré des acteurs politiques autour du projet de création de l’Union sacrée de la nation, ne traduisait pas forcément leur conviction. Encore moins, leur idéal. Bien au contraire.
Par ailleurs, ce média en ligne, avait également rappelé au Chef de l’Etat, après la déchéance jeudi 10 décembre de l’ancien bureau de l’Assemblée nationale, que « si le poisson est toujours dans l’eau, il n’était pas cependant évident, qu’il soit toujours dans le filet ». Ceci justement pour dire les choses le plus simplement que tous les 281 députés nationaux qui avaient voté pour le départ de Jeanine Mabunda, par exemple, ne devraient pas être considérés au stade actuel de la situation politique, comme étant déjà et totalement acquis à la cause du Chef de l’Etat, potentiel patron de la nouvelle coalition majoritaire à la Chambre basse du Parlement.
Instruit par l’expérience de l’histoire politique récente du pays, Forum des As avait considéré qu’après avoir participé à la déchéance de l’ancien perchoir de leur chambre, chaque groupe parlementaire attend désormais sa part du gâteau. Disons plutôt ses dividendes en termes de « butin de guerre », en guise de récompense à leur engagement. Le Journal n’avait pas cru si bien dire les choses. Pourtant, le journaliste avait vu juste.
Pendant que les feuilles de l’édition sus-évoquée de forum des As n’ont pas encore jauni, ce que craignait le Journal risque finalement d’arriver, à en juger par le coup de gueule du député Mohindo Nzangi. Sans doute que les Katumbistes ne sont pas les seuls mécontents. Dans ce bal de chauves qu’a livré la rupture entre le Président Félix Tshisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila, il ne serait pas surprenant de voir rétropédaler, d’autres acteurs politiques qui avaient pourtant adhéré à l’initiative de Félix Tshisekedi de créer une nouvelle Majorité parlementaire, pour refonder l’action gouvernementale.
Tout bien considéré, d’aucuns pensent, non sans raison, qu’après la chute du Bureau Mabunda, le plus dur reste encore à faire pour Félix Tshisekedi : la gestion des ambitions. Car, il lui sera difficile et même impossible, de récompenser tous ses nouveaux alliés (situationnistes?) dont la plupart ne jurent que par leur équation personnelle et non par l’intérêt supérieur de la Nation.
Par ATIBU Gédéon
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