Le Secrétaire général de la commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (C.E.A.), Carlos Lopez, arrivé fin mandat, a jeté un véritable pavé dans la marre en exprimant tout haut ce que d’aucuns pensent tout bas, à savoir que les pays africains de la zone C.F.A. ont tort de ne pas affranchir leurs économies de la zone Euro.
La controverse qui fait fureur de la persistance de l’arrimage des économies des pays majoritaires de l’Afrique de l’Ouest et du centre à la zone Euro vient d’être remise sur le tapis par le secrétaire sortant de la commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (C.E.A), M. Carlos Lopez, qui venait de dire que le mécanisme de l’arrimage du Franc C.F.A était désuète et demande que soit révisée la politique monétaire de ces Etats du continent africain.
Ils sont au nombre de 14 pays africains qui dépendent de cette affiliation à la monnaie européenne depuis l’époque des indépendances africaines, du fait de la dépendance convenue alors au Franc français, avant que celui-ci adopte l’Euro dans le cadre, à son tour, de son adhésion à la communauté européenne (U.E.).
Cette question qui a toujours jeté de l’ombrage sur cette dépendance du Franc C.F.A. d’abord au Franc Français et ensuite à l’Euro comme un mécanisme de dépendance servile à Paris n’a pas manqué de faire réagirénergiquement les pays concernés.
A cet effet, ils viennent de tenir, la semaine dernière à Paris, une réunion extraordinaire ayant comme but de répondre aux critiques formulées contre eux. Evidemment l’occasion a permis aux différents gouverneurs généraux des banques centrales des pays africains concernés de plaider.
Tous avaient convenu de plaider la cause qui justifie leur convention d’affiliation à l’Euro, contrairement à la prétention du secrétaire général de la Commission économique des Nations Unies pout l’Afrique.
A leur corps défendant, les pays de la zone du Franc C.F.A. ont unanimement soutenu que leurs économies jouissaient mieux que d’autres pays du continent d’un parapluie sécurisant. Ils en ont voulu pour preuve que tout dernièrement, avec la récente chute du pétrole, les pays exportateurs africains du pétrole dont les économies n’étaient pas arrimés à la zone du Franc C.F.A. avaient eu à subir des effets économiques plus graves que les autres pays dépendant des aléas de ce pétrole, essentiellement parce qu’ils ne jouissaient pas d’un certain parapluie de l’Euro. Et il ne faut pas aller très loin pour épingler les fameux pays dont les économies dépendent des exportations de l’or noir.
Les experts des banques centrales des pays non soutenus par la zone C.F.A., avancent-ils, auraient vu leurs économies résister mieux aux sinistres fluctuations des cours du pétrole. C’est comme si pour le cas notamment de l’Angola resté distant de cette zone du Franc C.F.A., les effets néfastes des fluctuations du pétrole devaient se ressentir plus cruciaux que le Tchad lui aussi dépendant pour une grande partie de son économie des revenus d’exportations du pétrole.
Et sur ce point, la plaidoirie des argentiers défendant les bienfaits de la Zone du Franc C.F.A a dû convaincre. Et non seulement pour des multiples autres produits de base, en dehors des exportations du pétrole.
Toutefois, les critiques de M. Carlos Lopez ne doivent pas être rejetées en bloc, tant que cette autorité monétaire ne peut être taxée de manque de perception scrupuleuse dans toutes ces matières économico-financières.
C’est sans doute de ces considérations que les argentiers des pays de la zone du Franc C.F.A seront appelés à reparler en long et en large à leur prochaine réunion des gouverneurs des banques centrales des pays de cette zone dont le rendez-vous a été pris pour le 14 avril de l’année prochaine à Abidjan en Côte d’Ivoire.
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