Dans la ville chinoise, berceau de l’épidémie de Covid-19 mise sous cloche depuis fin janvier, des passagers ultra-protégés se massaient pour enfin rentrer chez eux.
Après plus de deux mois de confinement très strict, les autorités chinoises ont levé le bouclage de la ville de Wuhan, berceau de l’épidémie de coronavirus. Conséquence, des centaines de passagers s’apprêtaient à quitter la ville en train dans la nuit de mardi à mercredi, un événement important, synonyme d’une entame de fin de crise sanitaire en Chine.
Depuis le 23 janvier, les personnes présentes dans cette municipalité de 11 millions d’habitants du centre du pays ne pouvaient pas sortir des frontières de la commune.
À minuit heure locale (17 heures, heure française, ce mardi), les autorités ont levé les dernières restrictions qui empêchaient de quitter Wuhan. Dans l’une des gares de la ville, une certaine effervescence était perceptible alors que des centaines de passagers attendaient leur train. « Ça fait 77 jours que j’étais bloqué ! », s’est ainsi réjoui un voyageur, impatient de pouvoir rentrer à Changsha, à quelque 350 kilomètres.
Quant à Zhen, jeune femme de 24 ans, elle s’est empressée de réserver un billet pour partir à Canton de nuit, dès les premières heures, et ainsi éviter la cohue. « Je suis relativement sereine, l’épidémie s’est stabilisée », assure-t-elle.
Des agents rappelaient toutefois aux voyageurs de respecter les mesures d’hygiène et de se tenir à un mètre d’écart, tandis qu’une annonce diffusée par haut-parleur qualifiait Wuhan de « ville de héros ».
La veille, et pour la première fois depuis le début de l’épidémie, le ministère chinois de la Santé avait fait état de zéro nouveau décès lié au Covid-19 dans le pays.
Wuhan reste cependant, de très loin, la ville la plus endeuillée par l’épidémie en Chine : plus de 2500 personnes y sont mortes, sur un total national officiel de plus de 3330.
Le nombre de vols et de trains qui partent de Wuhan reste cependant pour l’instant limité. Diverses restrictions vont continuer de s’appliquer aux déplacements dans la ville pour empêcher toute résurgence des infections. La mairie reste sur le qui-vive : elle a retiré cette semaine à 70 quartiers d’habitation précédemment classés « sans épidémie » cette appellation qui permet aux habitants de sortir de leur logement.
La municipalité a justifié cette décision par la découverte de personnes asymptomatiques – qui n’ont ni toux ni fièvre, mais peuvent tout de même transmettre le virus.
La Chine avait fait état de son premier décès le 11 janvier. Depuis, près de 82 000 personnes ont été contaminées dans le pays, dont 3331 mortellement.
La baisse ces dernières semaines des cas de contaminations et de morts dans le pays s’accompagne toutefois de doutes sur la fiabilité des chiffres officiels publiés par le gouvernement. Des familles ont notamment fait état dans la presse chinoise de la non-comptabilisation de personnes mortes à leur domicile ou n’ayant pas été testées au début de l’épidémie, lorsque les hôpitaux étaient surchargés.
Avec AFP
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