Plus d’un mois après son ouverture, le Dialogue de la Cité de l’Union Africaine peine à produire un Accord susceptible de résoudre la crise politico-électorale en RDC. Le draft élaboré et distribué aux participants, la semaine dernière, par le Facilitateur Edem Kodjo, continue de soulever des vagues tant au pays qu’à l’étranger.
A l’étape où il se trouve, le Dialogue de Kodjo a déjà levé des options politiques sur la refonte du fichier électoral 2011, l’instauration d’une Transition conduite par le Président Kabila pour gérer l’après-2016, la cession de la Primature à l’Opposition pro-dialogue, l’organisation des élections combinées présidentielle, législatives et provinciales vers la fin de l’année 2018, conformément aux indications de la CENI.
Il y a deux jours, il a été donné aux journalistes d’apprendre que la Composante Opposition politique au Dialogue ne parlait pas d’une même voix. Le Co-Modérateur Vital Kamerhe n’a pas toutes les faveurs de l’aile dite nationaliste menée par Steve Mbikayi qui ne l’accepte pas comme Chef de file de l’Opposition. La presse locale a été beaucoup servie en salades. Malgré leurs divergences mineures, les participants au Dialogue n’ont pas d’autre choix que de conclure leurs pourparlers par un Accord politique. Quand bien même il se pose déjà un problème d’acceptabilité et d’opposabilité des Résolutions du Dialogue de la Cité de l’Union Africaine. On ne peut pas interpréter autrement les violentes manifestations du 19 et 20 septembre dernier à Kinshasa et d’autres grandes villes de la RDC. D’autres actions de rue d’envergure sont à attendre, le 19 octobre et le 19 décembre 2016, si l’on en croit le Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au Changement qui s’est réuni, le 4 octobre 2016, en Conclave au siège de l’UDPS d’Etienne Tshisekedi.
Pressions
A l’issue de ce Conclave, les membres du Rassemblement ont, une nouvelle fois, exigé l’organisation des élections dans le délai constitutionnel. Dans le cas contraire, le Rassemblement tiendrait le Président de la République pour responsable. En conséquence, un régime spécial devrait être mis en place pour organiser les élections présidentielle et législatives nationales, suivies des provinciales et des autres scrutins directs et indirects. L’idée d’un régime spécial a fait réagir le député Thomas Lokondo de la Majorité présidentielle qui ne s‘explique pas que des gens qui militent pour le respect absolu de la Constitution, pensent à dissoudre toutes les institutions du pays arrivées fin mandat. C’est peut-être une position de négociation.
Préalables
Car, le Rassemblement veut dialoguer avec le camp présidentiel à condition qu’un nouveau Facilitateur international soit désigné en remplacement d’Edem Kodjo. A condition aussi que les prisonniers d’opinion et détenus politiques recouvrent la liberté, que les médias proches de l’Opposition reprennent à émettre, que des poursuites et tracasseries de toutes sortes soient abandonnées. C’est l’impasse totale.
Cercle vicieux
Aucune avancée significative n’a été enregistrée depuis le début du Dialogue de Kodjo. Ce dernier a beau se vanter du soutien inconditionnel que lui accordent des ambassadeurs africains, certains Chefs d’Etat africains et la Présidente de la Commission de l’Union Africaine, il n’en reste pas moins que la dynamique interne est une donnée non négligeable. Pour tenter de trouver une sortie de crise en RDC pour organiser les élections, le voisin angolais a pris l’initiative d’un sommet international, à Luanda, le 26 octobre 2016. La CIRGL, l’ONU, la SADC et l’Union Africaine vont y prendre part. Ce sont des organisations qui ont soutenu Edem Kodjo dans ce qu’il fait. Les USA, l’Union Européenne et les autres puissances occidentales qui appellent au respect de la Constitution en RDC ne sont, formellement, pas invitées.
La Pros.
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