Ayant réussi à enrôler 40.692.273 électeurs, soit 98,9% des prévisions initiales, la CENI en passe de remplir sa part de contrat.
Un calendrier électoral réaliste sera publié dans les prochains jours en RD Congo. C’est ce qui ressort, entre autres, de l’engagement pris par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), lors des travaux du premier atelier d’évaluation du processus électoral, organisé du 28 au 31 août dernier à Kananga. A la suite du serment de différentes parties prenantes à la rencontre de la capitale provinciale du Kasaï central, la Centrale électorale dispose désormais des éléments nécessaires qui lui permettent d’élaborer la grille des scrutins, renseigne le communiqué final sanctionnant la fin de la réunion de Kananga.
Une autre décision importante prise au cours de la réunion Gouvernement-Cnsa-Ceni à Kananga, est le lancement, dès ce lundi 4 septembre, de la cascade de formation, du déploiement de matériel et de l’enrôlement proprement dit des électeurs. Cette fois-ci dans les provinces du Kasaï, Kasaï central ainsi que dans les territoires de Luilu et Kamiji de la province de la Lomami. Ces différentes entités politico-administratives constituent ainsi, la dernière étape du processus d’identification et d’enrôlement des électeurs en RD Congo. De ce fait, la Centrale électorale aura bouclé la boucle des opérations préélectorales. Ce n’est donc qu’après cette dernière étape, que la seconde tripartite Gouvernement-Cnsa-Ceni sera convoquée, conformément au point IV de l’Accord du 31 décembre 2016. Cette fois-là, l’exercice consistera à évaluer l’ensemble du processus.
LA CENI DEJA PRETE POUR PARACHEVER LE PROCESSUS
Par rapport au lancement de l’enrôlement dans les deux provinces du Kasaï et dans les territoires de la Lomami susnommées, Corneille Nangaa Yobeluo, rassure que tout le dispositif est désormais en place. Le tout, dans le sens de parachever le processus d’enrôlement des électeurs, lancé en décembre 2016. Ainsi, dans la logique de ce déploiement subséquent à la réunion d’évaluation du mois d’août dernier, Norbert Basengezi Katintima, vice-président de la Ceni, va momentanément prendre ses quartiers à Tshikapa, chef-lieu de la province du Kasaï, pour gérer le déploiement du m matériel dans les territoires de Luebo, Kamonia, Dekese et de Mweka.
En ce qui concerne principalement la province du Kasaï, des sources qualifiées de la Ceni contactées hier par Forum des As, attestent que les kits électoraux déjà arrivés à Kananga, sont en passe d’être acheminés à Luebo. De mémoire, les Congolais se rappellent qu’en décembre 2016, la cité de Luebo avait payé le lourd tribut d’une attaque des miliciens Kamuina Nsapu qui y avaient brûlé tous les symboles de l’État, y compris le bureau de la Commission électorale. Pas seulement. Un agent de la centrale électorale avait même été décapité.
Pour sa part, le Rapporteur de la Ceni, Jean-Pierre Kalamba va s’installer provisoirement à Kananga pour superviser le déploiement des kits électoraux dans les territoires kasaiens de Dimbelenge, Kazumba, Luiza et Ndemba, ainsi qu’une parie des territoires de Luilu et Kameji de la Lomami. Et donc, pas une seule minute à perdre pour la CENI qui tient absolument à finaliser le Ficher électoral.
KANANGA, EVALUATION REUSSIE
Quand on considère toutes les contraintes inhérentes à la conjoncture politique, financière et sécuritaire en RD Congo, il y a lieu de relever que la Corneille Nangaa ainsi que toute son équipe, jouent leur partition. En ce qui concerne le premier atelier d’évaluation du processus électoral tenu dans l’ex-Luluabourg, on conclue aisément que Kananga a été une réussite. Ce, dans la mesure où cette réunion a permis à la Ceni de faire le point avec les partenaires intéressés par le processus électoral d’une part, et de l’autre, cette série de rencontre a été suivie du go du processus d’enrôlement dans l’espace Grand Kasaï. Ce qui est un gage de la poursuite du processus. Car, on ne pouvait pas prétendre finaliser l’opération d’actualisation du Fichier électoral et aller aux élections en RD Congo, en se délestant en même temps, d’une partie du territoire national. Pour le coup, les deux provinces du Kasaï et les deux entités territoriales décentralisées de la Lomami. Tout bien considéré, des observateurs notent que depuis le déclenchement du processus électoral en décembre 2016, la CENI ne désempare point. Bien au contraire. Elle remplit sa part de contrat, en dépit de l’aversion à peine voilée notamment de certains Congolais qui, sur base des préjugés défavorables, s’emploient sans cesse à tirer à boulets rouges sur l’équipe Nangaa.
Ci-dessous, le communiqué final de la rencontre de Kananga. Grevisse KABREL
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RENCONTRE CNSA – GOUVERNEMENT – CENI POUR L’ÉVALUATION DU PROCESSUS ÉLECTORAL KANANGA, 31 AOÛT 2017 COMMUNIQUÉ FINAL
Dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord politique du 31 décembre 2016, qui place l’organisation et la tenue effective des élections au centre de toutes préoccupations politiques, et conformément aux dispositions pertinentes stipulées au point IV dudit Accord, il s’est tenu à Kananga, du 28 au 31 août 2017, le premier atelier d’évaluation du processus électoral en République Démocratique du Congo.
Tel que demandé par les dispositions pertinentes précitées, ledit atelier a réuni des délégués du Conseil National de Suivi de l’Accord et du Processus Electoral (CNSA), du Gouvernement et de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Cette rencontre s’est déroulée en présence des experts et observateurs de l’Assemblée Nationale, des partis politiques tant de l’opposition que de la majorité, de la société civile, de la Monusco, du PNUD, de l’OIF, de l’Union Africaine et de la SADC ; avec la participation des institutions provinciales du Kasaï Central.
En ce qui concerne les opérations d’enrôlement des électeurs en cours, sur financement propre du gouvernement et avec l’appui logistique de la Monusco, la CENI a à ce jour, 40.692.273 électeurs, soit 98,9 % des prévisions initiales,
La CENI a présenté le chemin critique des élections et les agrégats dont dépend l’élaboration du calendrier électoral. Ces étapes essentielles du processus électoral ont été davantage explorées dans les travaux en commissions qui ont permis d’en déceler les véritables contraintes.
Les trois parties ont, notamment, mesuré l’ampleur des défis légaux et juridiques, logistiques, financiers et politiques. Pour ce qui est de la sécurité dans les provinces du Kasaï, Kasaï Central et les territoires de Luilu et Kamiji dans la province de la Lomami, les parties ont pris note de l’évolution positive de la situation sécuritaire. Au regard de cet état des choses, la CENI programme le lancement de la cascade de formation, du déploiement de matériel et de l’enrôlement proprement dit, à partir du lundi 4 septembre 2017.
Étant donné que les élections relèvent de la souveraineté nationale, le gouvernement a réitéré son engagement à s’acquitter de ses obligations financières et logistiques, en dépit de la conjoncture difficile du moment.
Le Gouvernement s’est par ailleurs engagé à poursuivre tes efforts entamés pour répondre efficacement au défi sécuritaire aussi bien dans les provinces susvisées que dans celles concernées par le phénomène « mbororo », les violences interethniques et la présence nocive de groupes armés. Cet engagement implique la prévention des conflits potentiels au niveau des entités de base, étant donné que certains d’entre eux ont pour creuset les ambitions électorales.
Le Gouvernement a également identifié les lois encore en souffrance, et dont les projets doivent être examinés et adoptés en urgence au Parlement.
Le Gouvernement a tout autant pris la mesure des contraintes liées à l’implantation et l’opérationnalisation, dans certaines provinces démembrées, des cours et tribunaux et s’est engagé à trouver, avec le concours du Conseil Supérieur de la Magistrature, des solutions idoines en perspective de la gestion du contentieux électoral.
Afin de permettre au CNSA d’accomplir ses missions, il a été souligné la nécessité d’adopter, en urgence, la loi organique portant institutionnalisation, organisation et fonctionnement du CNSA et de doter cette institution de moyens humains, matériels et financiers conséquents.
Forte des engagements des uns et des autres, la CENI dispose des éléments susceptibles de lui permettre de procéder à l’élaboration du calendrier électoral. Sur cette base, elle s’engage à publier incessamment un calendrier réaliste.
La Société Civile, les partis politiques, les autorités coutumières et les confessions religieuses, ainsi que le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), sont priés, chacun en ce qui le concerne, d’appliquer les recommandations formulées à leur endroit par l’Accord politique du 31 décembre 2016.
La communauté internationale, quant à elle, est encouragée à soutenir financièrement le processus électoral congolais, notamment à travers le basket-funds du Projet d’Appui au Cycle Electoral Congolais (PACEC). Il est également recommandé à la Monusco de soutenir substantiellement le processus électoral congolais, particulièrement sous les volets technique, logistique et sécuritaire conformément à la Résolution 2348 du Conseil de sécurité de l’ONU.
L’évaluation ainsi entamée se poursuivra à travers d’autres travaux qui se tiendront conformément à l’accord politique du 31 décembre 2016.
Fait à Kananga, le 31/08/2017
Pour le CNSA,
Adolphe LUMANU MULENDA BUANA NSEFU
Vice-Président
Pour le Gouvernement,
Emmanuel RAMAZANi SHADARY,
Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur et Sécurité
Pour la CENI,
Corneille NANGAA YOBELUO,
Président