» L’enfer sur Terre « . C’est ainsi que la plupart des soldats ukrainiens décrivent le front du Donbass, soumis à un déluge de bombes russes. Artem Ruban du bataillon Svoboda assure la sécurité à Bakhmout, à plusieurs kilomètres des combats. Il voit régulièrement des hommes revenir du front, et ceux qui ont combattu à Severodonetsk, tombée aux mains des Russes le 24 juin dernier, disent avoir vécu l’enfer.
» C’est difficile de vous expliquer ici ce qu’ils ressentent maintenant ou ce qu’ils ont vécu sur le front. Ils se sont battus jusqu’à la fin là-bas. La tâche était de détruire l’ennemi, quoi qu’il arrive » explique-t-il, en ajoutant que les conditions de combat « n’étaient pas humaines « .
L’un des commandants de son bataillon, Volodymyr Nazarenko, explique que Severodonetsk a été » méthodiquement rasée » par les Russes, à coup de tirs d’artillerie incessant voir même d’incendies de forêts pour empêcher la constitution de zones de défense.
Mais les deux militaires l’assurent : le moral de nos hommes « est bon ». L’ennemi sera battu » à coup sûr, jusqu’à ce que nous rétablissions les frontières de 2014, y compris la Crimée » se convainc Artem.
À Sloviansk, à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest, une boutique de pêche convertie en centre de distribution pour les militaires voit les hommes revenir du front.
Certains viennent pour la première fois, » souriants et peut-être un peu timides » explique Tetiana Khimion, qui a participé à la mise en place de ce centre. Mais lors de leur visite suivante, cette ancienne chorégraphe constate » un vide dans leurs yeux, qui témoigne du fait qu’ils ont traversé quelque chose, ils sont différents « , poursuit Mme Khimion.
Les militaires tentent de trouver un réconfort, de courte durée, avant de retourner au front, alors que l’étau se resserre sur Lyssytchansk ; les forces russes ont annoncé ce samedi avoir encerclé la ville.
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