Un rapport publié le 8 janvier 2025 par les Nations unies révèle l’implication de Thomas Lubanga Dyilo, ancien chef de milice en Ituri et premier condamné par la Cour pénale internationale (CPI), dans la structuration de groupes armés dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Libéré en 2020 après avoir purgé 14 ans de prison pour crimes de guerre, Lubanga aurait rejoint le groupe Zaïre/ADCVI et facilité son alliance avec la coalition AFC-M23.

Accompagné d’Yves Khawa Panga Mandro, également sous sanctions internationales, Lubanga jouerait un rôle central dans le recrutement, la formation et la coordination des combattants en Ituri. Selon les experts onusiens, il agit comme une « autorité morale » pour le groupe Zaïre/ADCVI, contribuant à des transferts d’armes et à l’organisation de formations dans des camps situés au Nord-Kivu et en Ouganda.

En juillet 2024, Lubanga se serait installé à Kampala, en Ouganda, où il aurait rencontré Corneille Nangaa, chef de l’AFC-M23, et d’autres responsables. Les experts identifient également la ferme d’Yves Khawa à Hoima, près du lac Albert, comme un point de transit stratégique pour les combattants et les armes. Ces infrastructures auraient permis de former militairement les membres de la coalition AFC-M23, avec l’appui d’instructeurs ougandais et rwandais.

Thomas Lubanga

Dans le cadre de cette alliance, Lubanga a envoyé des émissaires pour réconcilier des factions armées en Ituri, notamment le groupe MAPI et le Zaïre/ADCVI. Bien que le MAPI ait choisi de maintenir son indépendance, il collabore désormais avec la coalition AFC-M23 pour coordonner des offensives contre les Forces armées de la RDC (FARDC). Ces efforts visent principalement les territoires de Djugu, Mahagi et Aru, où des mouvements armés ont intensifié leurs activités.

Le rapport mentionne également le rôle d’Innocent Kaina, alias India Queen, un commandant influent du M23, qui travaille depuis Kampala avec Lubanga pour structurer les opérations. Cette collaboration inclut des réunions régulières et une logistique transfrontalière, alimentée par des réseaux régionaux.

Les Nations unies mettent en garde contre cette mobilisation accrue, qui représente une menace sérieuse pour la stabilité en Ituri et au Nord-Kivu. Bien que le gouvernement ougandais nie toute connaissance des activités de Lubanga et Khawa sur son territoire, les preuves recueillies par les experts indiquent l’existence de flux d’armes et de réunions stratégiques organisées en Ouganda.

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