Les 7 et 8 février 2025, Dar es Salaam, en Tanzanie, a accueilli un sommet conjoint de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) et de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), visant à trouver des solutions à la crise qui secoue l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). Ce sommet a débouché sur plusieurs résolutions et recommandations importantes.
- Cessez-le-feu immédiat : une demande pressante
L’une des résolutions les plus significatives est l’appel à un cessez-le-feu immédiat dans les zones de conflit, notamment dans les provinces de l’est de la RDC, où les violences entre les forces gouvernementales, les groupes rebelles et les troupes étrangères ont fait de nombreuses victimes.
Cette demande reflète la volonté des pays de la région de stopper les affrontements qui dévastent les populations locales et exacerbent la crise humanitaire.
- Retrait des forces étrangères et rebelles
Les dirigeants de la SADC et de l’EAC ont également insisté sur le retrait des troupes étrangères présentes sur le territoire congolais, y compris celles soupçonnées d’être rwandaises, ainsi que des forces rebelles, à commencer par le groupe M23.
Le retrait de ces forces étrangères et non régulières est vu comme une étape cruciale pour instaurer un climat de confiance et permettre un processus de paix durable.
- Dialogue et négociations : un impératif pour la paix
L’une des résolutions clé du sommet a été de réitérer l’importance de la reprise des dialogues entre les parties en conflit, en particulier entre la RDC et le Rwanda. Ce dialogue est jugé indispensable pour apaiser les tensions bilatérales et trouver une solution politique à long terme, plutôt que de s’appuyer uniquement sur des solutions militaires.
- Assistance humanitaire : ouvrir les accès
L’un des défis majeurs dans cette crise reste l’accès humanitaire. Les dirigeants de la SADC et de l’EAC ont insisté sur la nécessité d’ouvrir les voies d’accès à l’aide humanitaire, notamment en réouvrant l’aéroport de Goma, afin de fournir une assistance aux populations touchées par les violences. L’accès humanitaire sécurisé est crucial pour alléger les souffrances des civils pris au piège du conflit.
- Approche régionale coordonnée : la coopération au cœur de la solution
Les deux organisations régionales, la SADC et l’EAC, se sont engagées à poursuivre leur coopération pour trouver une solution régionale durable au conflit. Cette coopération renforcée vise à mobiliser l’ensemble de la région pour soutenir les efforts de la RDC et restaurer la paix et la stabilité dans la région des Grands Lacs.
- Respect de la souveraineté de la RDC : un principe fondamental
Enfin, les résolutions ont souligné le respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la RDC. Ce principe est essentiel, d’autant plus qu’il constitue le fondement des relations diplomatiques et de la résolution du conflit. Toute solution doit respecter pleinement les droits souverains de la RDC sur son territoire.
- Des résolutions sans calendrier concret : un flou persistant
Bien que les résolutions prises lors de ce sommet soient saluées par de nombreux observateurs, elles manquent de mécanismes d’application clairs et de calendriers précis pour leur mise en œuvre. Cela laisse un sentiment d’incertitude quant à la concrétisation de ces engagements, et beaucoup d’interrogations demeurent sur la manière dont ces résolutions seront effectivement suivies.
En somme, ce sommet a permis de poser les bases d’une approche diplomatique régionale renforcée pour résoudre la crise dans l’est de la RDC, mais il reste à voir comment les engagements pris seront concrétisés sur le terrain.
Faustin DUNIA CHANÇARD