En pleine polémique sur des propos du président rwandais Paul Kagame, le chef de l’Etat congolais Félix Antoine Tshisekedi a appelé dans un entretien à l’AFP, à ce que  » justice soit rendue  » aux victimes des crimes commis il y a plus de 20 ans en République Démocratique du Congo.

 » Je ne veux pas polémiquer, je ne sais pas ce qui s’est passé, ça sera au président Kagame qu’il faudra poser la question « , avait déclaré Félix Tshisekedi à l’AFP à Paris, au lendemain de sa participation à un sommet économique africain organisé dans la capitale française.

Paul Kagame & Félix Tshisekedi

Interrogé en anglais, sur le rapport Mapping de l’ONU, qui répertorie plus de 600 violations graves des droits humains commises en République démocratique du Congo entre 1993 et 2003, le président Rwandais Paul Kagame avait déclaré, lors d’une interview aux médias français France 24 et RFI : ce document  » a été extrêmement controversé. Et en réalité, il est hautement contesté (…) et a été hautement politisé « .

Et de poursuivre;

 » Il y a aussi des rapports qui disent complètement l’opposé « . Et la journaliste de le relancer :  » L’opposé ? qu’il n’y a pas eu de crimes commis dans la région? « .  » Il n’y a pas eu de crimes « , répond Kagame « . Dans l’Est de la RDC? « , lui redemande alors la journaliste.  » Absolument « , enchaîne alors le président Rwandais Paul Kagame.

Ces propos ont provoqué un tollé en RDC, où ils ont été interprétés comme une négation pure et simple des nombreuses tueries perpétrées à cette époque dans la région.

Face à la polémique, le gouvernement rwandais a expliqué de son côté qu’il y a eu  » confusion  » sur les propos du président rwandais.  » Il y a confusion sur ce que le président Kagame a dit sur le rapport Mapping lorsqu’il a été interrompu par (la journaliste) Alexandra Brangeon sur France 24 « , a déclaré sur Twitter le ministre rwandais des Affaires étrangères Vincent Biruta.

La République Démocratique du Congo a connu des guerres entre 1996-97 et 1998-2003 et aujourd’hui les M23 qui ont déstabilisé en profondeur les Kivus, région congolaise frontalière. Ce conflit a impliqué les nombreuses milices et les armées de plusieurs pays voisins, en particulier le Rwanda et l’Ouganda.

Par Gédéon Ngango