Le gouvernement des États-Unis, à travers l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) a signé, mercredi 11 janvier, un nouveau partenariat avec la Wildlife Conservation Society (WCS) pour lancer un nouveau projet en vue de promouvoir les droits des peuples autochtones en RDC.
Selon un communiqué de l’ambassade américaine en RDC, Il concerne les droits de propriété sur les forêts reconnus aux peuples autochtones et aux communautés locales (PA et CL), ainsi qu’une plus grande reconnaissance et des récompenses pour leur rôle de gardiens des forêts et de la nature.
Ce nouveau projet s’aligne sur l’engagement pris par le gouvernement des États-Unis lors de la Conférence des États parties (COP 26) dans le cadre de l’accord de Paris sur les changements Climatique, a expliqué le directeur de mission de l’USAID/RDC, John Dunlop.
« C’est une étape importante qui appuie la politique de l’USAID en matière de promotion des droits des peuples autochtones (PRO-IP), l’engagement du gouvernement des États-Unis à la COP 26 pour mieux reconnaître et récompenser les peuples autochtones en tant que gardiens des forêts et de la nature et la loi récemment promulguée par la RDC pour protéger les droits des peuples autochtones », a-t-il dit.
Et d’ajouter :
Nous espérons qu’un consortium dynamique de partenaires locaux et internationaux travaillera ensemble pour promouvoir les droits des peuples autochtones et une pratique de la conservation basée sur les droits ».
Conçu en partenariat avec les communautés locales et la société civile autour de trois aires protégées, ce Projet, dénommé « USAID – Protégeons nos droits et notre environnement (Tulinde Haki na Mazingira Yetu) », vise quatre objectifs principaux :
-Renforcer les capacités et promouvoir l’autonomisation des peuples autochtones et de leurs organisations en matière d’autodétermination ;
-Améliorer la cohésion sociale et réduire la marginalisation des peuples autochtones dans la société, afin qu’ils soient impliqués dans le processus de prise de décision ;
– Renforcer l’engagement des peuples autochtones et les communautés locales dans la conservation des ressources naturelles afin d’améliorer les résultats de la conservation, de réduire les conflits liés à la terre et aux ressources naturelles et de diminuer l’utilisation non durable des ressources naturelles
– Renforcer l’accès des peuples autochtones aux services sociaux et à la sécurité financière.
Dans le cadre de ce projet intégré, 18.000 femmes et hommes bénéficieront d’un accompagnement diversifié selon les priorités des PA et CL, notamment en termes de moyens de subsistance tels que l’agriculture et la conservation ; d’éducation via l’alphabétisation, les stages et les bourses d’études ; ainsi que de services de santé de base, entre autres.
Le directeur national de WCS RDC, a qui se réjouit de ce projet a indiqué quant à, lui, que pendant de longues années, les droits des peuples autochtones ont été bafoués :
« Pendant trop longtemps, les droits humains des peuples autochtones et leurs besoins en termes de justice, de renforcement des capacités et d’autodétermination ont été ignorés. Maintenant, grâce à la première loi de la RDC en faveur des peuples autochtones, nous sommes honorés de jouer un rôle modeste en abordant conjointement ces questions autour des thèmes clés de la biodiversité qui sont importants non seulement pour les peuples
autochtones, mais aussi pour tous les Congolais. »
Pour le directeur du Programme intégré pour le développement du peuple pygmée au Kivu (PIDP), Diel Mochire, (PIDP), ce projet arrive à point nommé :
« Ce projet arrive à point nommé, car il ira de pair avec la loi N°22/030 du 15 juillet 2022 relative à la protection et à la promotion des droits des peuples autochtones pygmées, récemment promulguée par le président de la RDC. Cette loi constitue le premier texte juridique du pays en faveur des peuples
autochtones, qui vise à sauvegarder les droits spécifiques des peuples autochtones vivant en forêt, en facilitant un meilleur accès à la justice et aux services sociaux, en reconnaissant les droits civils et politiques, tout comme les droits sur les terres et les ressources naturelles qu’ils occupent, utilisent ou possèdent ».
En collaboration avec plus de vingt partenaires locaux, WCS, International Alert, Catholic Relief Services et Welthungerhilfe formeront des alliances pour renforcer et promouvoir les droits des peuples autochtones et les communautés locales dans et autour de trois des aires protégées de l’est de la RDC.
Il s’agit de la réserve faunique de Kabobo, le parc national de Kahuzi-Biega, et la réserve de faune à okapis, des sites où WCS et l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) sont actuellement actifs.
Les objectifs de ce projet seront aussi soutenus par une subvention du Bezos Earth Fund à la WCS en 2022, dans le cadre de l’engagement de 100 millions de dollars US pris à la COP 26 de Glasgow et de l’engagement pour les forêts du Bassin du Congo.