La Cour militaire de Kinshasa/Gombe a déclaré son incompétence à juger Salomon Kalonda, suite à sa nouvelle position de sénateur. Une décision rendue publique ce lundi 8 juillet 2024, lors d’une audience tenue à la prison militaire de Ndolo. Les avocats de Salomon Kalonda avaient soumis une requête déclinatoire de compétence, argumentant que son statut de sénateur le plaçait en dehors de la juridiction de la Cour militaire.

« Nous avions produit tous les documents justifiant cette requête et les arguments en droit. La Cour militaire a fait droit à notre demande et a constaté qu’au regard de la nouvelle qualité de sénateur de Salomon Kalonda, il ne peut plus relever de la compétence répressive de cette juridiction. », a expliqué à la presse, Maître Hervé Diakiese, l’un des avocats de l’accusé.

Pour la suite de cette affaire, Me Hervé Diakiese a précisé : « Nous ne sommes plus dans la divination, aujourd’hui Salomon Kalonda n’est poursuivi devant aucune juridiction, ça c’est la décision en droit et nous nous limitons à ça. Salomon Kalonda du fait de sa qualité de sénateur n’est plus poursuivable ».

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Hervé Diakiese a également réaffirmé l’innocence de son client et salué cette décision judiciaire. « Nous savons d’abord que Salomon Kalonda est innocent en dépit de tous les tracas qui lui ont été faits, il est parti se faire soigner, il est rentré au pays pour continuer à servir son pays et donc nous sommes très contents, c’est une personne qui a connu les moments difficiles, il les affrontés avec dignité et aujourd’hui ce genre de décision nous confortent à dire qu’il doit continuer à servir son pays au niveau politique qui est le Sénat », a-t-il ajouté.

Salomon Kalonda, déjà député provincial de Maniema, a été élu sénateur de la province du Haut-Katanga lors des dernières élections sénatoriales en RDC, sous la bannière du parti politique Ensemble pour la République de Moïse Katumbi.

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En mai de l’année dernière, alors qu’il se préparait à prendre un avion pour Lubumbashi après une série de manifestations de l’opposition à Kinshasa, Salomon Kalonda avait été arrêté par les services de renseignement militaires. Il était accusé d’atteinte à la sûreté de l’État et de collaboration avec les rebelles du M23, soutenus par Kigali.

Après plusieurs refus, la Cour militaire avait finalement accordé à Salomon Kalonda la liberté provisoire pour qu’il puisse aller se faire soigner à l’étranger. « Les conditions alarmantes de l’état de santé de notre client ont poussé la cour militaire à lui accorder la liberté provisoire. L’affaire est renvoyée au 3 juillet pour l’examen au fond. Il y a une possibilité pour lui de sortir du pays pour se faire soigner », avait alors expliqué Me Peter Ngomo, un des avocats de Salomon Kalonda.