Après l’attaque de janvier 2016, la première d’envergure, certains dignitaires actuels, comme le président de l’Assemblée, Salif Diallo, avaient voulu voir la main déstabilisatrice de l’ancien régime derrière l’attentat.

« Les gens de Blaise [Compaoré] disent qu’ils avaient des réseaux, mais moi je parlerais plutôt de deals entre eux », persifle une personnalité proche de l’actuel chef de l’Etat.

« Sous Blaise, les trafiquants et contrebandiers avaient leur corridor au Burkina, un libre accès au Nord pour remonter au Sahel, explique une source sécuritaire sur place. S’ils étaient chassés chez nos voisins malien et nigérien, ils savaient qu’ils pouvaient revenir tranquille au Burkina. Maintenant ce n’est plus le cas. Ça diminue leurs activités. Ils ont donc tout intérêt à déstabiliser la zone pour pouvoircirculer plus librement. C’est une bataille menée par un réseau qui veut récupérer son corridor, tout simplement. »

La réalité ? 

« Toutes ces accusations d’accords avec les djihadistes sont là pour masquer des échecs», réfute un homme de l’ombre sous la présidence Blaise Compaoré.

Nous avons mené un travail de fourmi pour obtenir du renseignement humain. Quand nous nous sommes rendu compte que l’on ne pouvait pas compter sur les Maliens pour protéger notre frontière, nous avons identifié les points de passage entre les deux pays et recruté des informateurs au Mali. Nous leur donnions des téléphones, de l’argent. C’est notamment grâce à l’un d’eux que nous avons retrouvé les premiers le site où s’était crashé l’avion d’Air Algérie [en juillet 2014]. Nos services de renseignement nous ont aussi permis de déjouer un attentat d’envergure en Côte d’Ivoire et l’enlèvement d’un Israélien à Bamako. »

Puis de conclure, amer : « Aujourd’hui, notre capacité de défense est nulle. L’armée, quand elle est en mission, refuse de dormir en brousse. Et dans la lutte antiterroriste, nos dirigeants ne comptent que sur la France et l’étranger. »

@WabSoft 


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