Le 2 avril 2025, la Radio-Télévision Nationale Congolaise (RTNC) rendait publiques sept ordonnances présidentielles signées en date du 28 mars 2025. Ces textes, numérotés de 25/190 à 25/196, étaient censés marquer un tournant décisif dans la restructuration de la Police Nationale Congolaise (PNC), avec la nomination de nouveaux responsables dans différentes provinces du pays.

Cependant, plus d’un mois plus tard, ces ordonnances semblent n’avoir été que de simples annonces. Aucune mise en œuvre effective n’a été observée sur le terrain. Au contraire, une autre « mise en place », totalement différente des ordonnances officielles, circule officieusement dans plusieurs unités. Cette situation suscite inquiétudes, indignation et perte de confiance dans le processus de réforme sécuritaire.

Une République prise en otage ?

Nombreux sont les officiers et citoyens rencontrés qui dénoncent un réseau occulte opérant au cœur même du pouvoir. Selon eux, ce réseau, animé par des intérêts tribalo-ethniques et dénué de toute conscience républicaine, manipule l’appareil sécuritaire en détournant la volonté du chef de l’État. Pour ces voix critiques, le commandant suprême serait en réalité pris en otage par un cercle restreint de conseillers et d’officiels qui agissent à contre-courant de ses décisions.

Ils s’interrogent : comment peut-on comprendre qu’une ordonnance présidentielle — l’acte le plus solennel dans une République — puisse être ignorée, modifiée de manière informelle ou contournée, sans abrogation légale ? Le comble : certaines personnes auraient même été promues au grade de général sans apparaître sur aucune des ordonnances présidentielles lues publiquement.

Un précédent dangereux

Cette situation crée un précédent dangereux pour la République. Elle jette le discrédit non seulement sur les institutions mais aussi sur l’autorité du Président de la République, censé être le garant du bon fonctionnement de l’État et le symbole de l’unité nationale. À travers ce chaos institutionnel, c’est la crédibilité du pouvoir central qui est ébranlée, et avec elle, la confiance du peuple congolais.

Quand les réseaux sociaux deviennent des tribunes de vérité

Un certain « Dinosor », se présentant comme communicateur du Président, a publié sur les réseaux sociaux un audio dans lequel il dénonçait la falsification des ordonnances présidentielles. Si certains ont pris ses propos à la légère, la suite des événements semble malheureusement lui donner raison. Ce type de dénonciation, bien que non institutionnelle, devient le canal alternatif d’expression d’une vérité que les canaux officiels semblent vouloir étouffer.

Refonder l’État, restaurer l’autorité présidentielle

Il devient urgent, pour préserver l’intégrité de l’État et restaurer la confiance des forces de sécurité, que le Président de la République reprenne le contrôle de l’appareil sécuritaire et de son entourage immédiat. Il est impératif de dissiper toute zone d’ombre entourant l’exécution des ordonnances et de rappeler que nul n’est au-dessus de la volonté du peuple exprimée à travers le chef de l’État.

La RDC ne pourra sortir de son état de fragilité qu’à travers un retour ferme à l’ordre républicain, à la transparence et au respect des textes légaux. Le temps est venu de refonder l’État sur des bases éthiques, patriotiques et méritocratiques. L’heure n’est plus aux arrangements, mais à la vérité, à la justice et au courage politique.


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