Le rapport Economic Insight: Africa couvrant le troisième trimestre 2016 que viennent de publier l’Institute of Chartered Accountants in England and Wales (ICAEW) et la firme Oxford Economics accorde de bonnes notes à Maurice en matière de risques économique et politique.
Avec le Botswana et la Namibie, Maurice se retrouve dans le groupe de tête de trois pays au classement du risque pays en Afrique subsaharienne. Par ailleurs, l’Afrique du Sud et Maurice sont les deux pays du continent affichant les ratios les plus élevés lorsqu’il s’agit des crédits bancaires au secteur privé en pourcentage du Produit intérieur brut (PIB).
Selon Economic Insight: Africa Q3 2016, les risques d’instabilité politiques sont faibles à Maurice, au Botswana, au Malawi et en Namibie, compte tenu du mécanisme d’évaluation et la base de données établis par Oxford Economics. Ces mêmes risques sont jugés élevés dans des pays tels l’Angola, la Côte d’Ivoire, le Nigeria et le Zimbabwe. Pour ce qui est de l’environnement des affaires, Maurice réalise le meilleur score que ses partenaires d’Afrique alors que l’Afrique du Sud, le Botswana et le Ghana, entre autres, enregistrent des notes moyennes. Pour ce qui est des risques économiques, Oxford Economics place Maurice et un certain nombre de pays africains (Botswana, Côte d’Ivoire, Namibie et Afrique du Sud) au même niveau. Cependant, c’est sous le chapitre du risque de change (possibilité de mouvement brusque du taux de change de la monnaie nationale) que Maurice est plutôt mal loti, se retrouvant au même rang que l’Angola, l’Ethiopie, le Ghana, la Tanzanie, entre autres. Oxford Economics accorde, par ailleurs, un « credit rating » favorable à Maurice, jugeant que les risques de défaut de paiement de la dette souveraine sont faibles. Les autres pays qui ont obtenu des notes positives sous cet item sont l’Afrique du Sud, le Botswana et la Namibie.
« Overall, risk in SSA is higher than in other regions, but a closer look reveals pockets of lower risk in selected countries. Botswana, Namibia and Mauritius are Africa’s outliers on measures of risk », souligne le rapport conjoint ICAEW/Oxford Economics.
Analysant les perspectives économiques régionales, le rapport en question observe que la situation demeure généralement positive en Afrique de l’est du fait que les pays de cette région ont des économies plus diversifiées que celles des pays qui dépendent dans une bonne mesure des produits pétroliers et des matières premières. Le Rwanda et le Kenya se démarquent dans le classement africain avec des taux de croissance annuelle de 7,3% et 5,9% au premier trimestre 2016. La performance ougandaise (3,4%) est jugée décevante alors que l’économie éthiopienne est frappée par la sécheresse. L’Afrique du Sud se trouve également dans une mauvaise passe avec une « anaemic growth », fait ressortir le rapport. Le Mozambique se doit, de son côté, de relever le défi de la dette. S’agissant de la performance économique de Maurice, le rapport indique un taux de croissance réel du PIB proche de 3,8%.
Le rapport ICAEW/Oxford Economics fait ressortir que l’accès au crédit demeure un défi de taille pour nombre d’Africains, ce malgré la solidité des secteurs financiers de certains pays et un environnement économique compétitif comparé à ceux de pays à revenus élevés. Se référant au rapport « Ease of Doing Business 2016 » de la Banque mondiale, « Economic Insight: Africa » fait ressortir que le Rwanda occupe le haut de la liste des pays d’Afrique subsaharienne en termes d’accès au crédit. Le Rwanda précède la Zambie, le Kenya, le Ghana, Maurice et l’Ouganda.
Faisant ensuite la comparaison des ratios crédits au secteur privé/PIB des pays de la région, le rapport relève que l’Afrique du Sud (150%) et Maurice (104%) affichent les meilleurs taux: « These figures are high even in a global context: South Africa’s ratio is higher than the UK’s (134%), while Mauritius’s figure is slightly above the global middle-income weighted average of 102%. The high ratios result from the fact that these countries’ finance sectors are more sophisticated than those of other SSA countries », ajoutent les auteurs du rapport.
« L’inclusion financière reste assez faible en Afrique. Alors qu’une bonne partie de la population subsaharienne a accès à un système bancaire formel, dans les communautés à faibles revenus, l’accès aux facilités bancaires est très limité, surtout considérant le nombre restreint d’établissements de crédit privés. Cela pourrait impacter la croissance économique si aucun changement ne s’opère. Les États devraient examiner les différentes options pour augmenter l’accès au financement s’ils veulent que leur pays prospère », estime Michael Armstrong, directeur régional de l’ICAEW pour le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Asie du Sud
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