Dans un entretien avec Jeune Afrique, l’ancien homme politique reconverti et nouvel opposant à Félix Tshisekedi explique que sa décision découle d’une précaution nécessaire, car il ressent des « menaces » provenant du gouvernement actuel.
« En situation de menace, seule l’absence de cette menace permet un retour au pays », affirme le dirigeant du parti Action pour la dignité du Congo et de son peuple (ADCP).
Mais pourquoi ces craintes maintenant ?
Depuis qu’il s’est engagé en politique, Corneille Nangaa n’a cessé de critiquer le pouvoir en place.
Dans une tribune récente, il a notamment révélé que d’anciens membres des FDLR (rébellion hutu-rwandaise) étaient recrutés au sein de la garde républicaine.
« Ce n’est que récemment que des hauts responsables du pouvoir ont commencé à évoquer la possibilité de m’attaquer en justice en raison de mes prises de position concernant la détérioration de la situation sécuritaire du pays… En quoi signaler la présence d’infiltrés au sein de la garde présidentielle est-il un acte répréhensible ? », s’interroge-t-il.
Lors d’un point presse mercredi, Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias, a qualifié les déclarations de Nangaa de « très graves », soulignant que cela pourrait le conduire devant la justice pour répondre de ces propos.
Muyaya précise que le gouvernement ne peut en aucun cas collaborer avec des rebelles, encore moins avec une « force génocidaire » comme les FDLR.
Le groupe rebelle hutu-rwandais est l’une des sources de conflit entre Kinshasa et Kigali. Le régime de Paul Kagame accuse fréquemment celui de Félix Tshisekedi de soutenir les FDLR pour déstabiliser les institutions rwandaises.
Pour Muyaya, que Nangaa évoque ou non une collaboration entre Kinshasa et les FDLR, cela renforce les accusations du Rwanda et participe à une stratégie de « diabolisation » de Félix Tshisekedi à l’approche des élections.
Au début de 2019, Corneille Nangaa avait déclaré Félix Tshisekedi vainqueur de l’élection présidentielle de décembre 2018 en publiant des résultats contestés par l’Église catholique et Martin Fayulu. Ce dernier revendique toujours la victoire.
Nangaa estime que le régime issu de cette élection a « échoué » et appelle Félix Tshisekedi à « assumer les conséquences ».
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