Le monde comptera-t-il une 198ème nation en 2020? C’est en tout cas ce qu’espère l’institut Seasteading, une organisation à but non lucratif qui travaille à la création d’une fédération d’îles artificielles qui serait reconnue comme un État à part entière.
Financé notamment par Peter Thiel, le milliardaire cofondateur de Paypal et soutien affiché de Donald Trump, l’institut compte inauguré une première île d’ici trois ans dans l’océan Pacifique.
Et le projet qui peut paraître farfelu ne l’est pas tant que ça. C’est en tout cas ce qu’explique Joe Quirk, président de l’Institut Seasteading dans le New York Times. « Si nous pouvons développer notre ville flottante, il s’agira d’un « pays start-up », assure-t-il. Nous pouvons à terme créer une grande diversité de gouvernements pour une grande diversité de personnes. »
Une première île à côté de Tahiti
Car la motivation des concepteurs de Seasteading est de libérer l’humanité du moins les citoyens qui le souhaitent- des politiciens en réécrivant les règles de gouvernance du pays que l’on aura choisi. « Les gouvernements vont de plus en plus mal, assure Joe Quirk. Ils sont bloqués dans les siècles précédents. Parce que leur présence terrestre les incite à vouloir en contrôler toujours plus. » Un monde sur l’eau serait ainsi moins conflictuel selon lui.
Le projet dans lequel Peter Thiel a déjà investi 1,7 million de dollars de ses deniers personnels avance en tout cas à grands pas. Plus tôt dans l’année, le gouvernement de la Polynésie française a accepté de laisser l’Institut Seasteading commencer ses essais dans ses eaux. Une quarantaine d’hectares leur a été concédée au large de Tahiti. La Polynésie s’intéresse au projet car elle y voit là une expérience intéressante alors que l’archipel est menacé par la montée des eaux.
La construction pourrait bientôt commencer, et les premiers bâtiments flottants pourraient être habitables d’ici quelques années. Le but est de construire une douzaine de structures d’ici 2020 comprenant des maisons, des hôtels, des bureaux, des lieux de loisirs et des restaurants pour un coût estimé à 60 millions de dollars. Chaque bloc serait ensuite vendu 15 millions de dollars aux acheteurs intéressés. Un archipel qui se veut écolo puisque les concepteurs souhaitent que les bâtiments possèdent des toits végétalisés et construits à partir de bois local, de fibre de bambou et de noix de coco et de métal et plastique recyclés.
Une île pas trop loin de la terre ferme quand même
Blue Frontiers qui pilote, pour le compte de l’Institut Seasteading, le projet polynésien souhaite lever 60 millions de dollars d’ici 2020 pour financer le chantier, notamment au moyen de bitcoins.
La société tente également de convaincre de nouveaux États de concéder une partie de leurs eaux territoriales pour de futurs projets de villes flottantes. Car si le projet initial consistait à créer de nouvelles nations dans les eaux internationales, les concepteurs du projet jugent préférables de les développer plus près des terres, directement dans des eaux territoriales de pays où les citoyens de l’île pourraient faire leurs courses et se réfugier en cas de tempête. Preuve -quoi qu’en pensaient initialement les promoteurs de ces îles nations- que la terre peut avoir son intérêt.
© Magazine 24 via Wab-infos
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