Une enquête conjointe menée par Bloomberg News et Lighthouse Reports met en lumière une affaire de corruption impliquant des fonds destinés à la création d’un système d’identification nationale en RDC. Ces fonds, détournés, ont enrichi une poignée de l’élite congolaise, principalement liée à l’ancien président Joseph Kabila, au lieu de bénéficier à la population.

En 2018, l’ouverture du complexe Hypnose à Lubumbashi, présidée par Joseph Kabila, symbolisait déjà ce qui allait devenir un monument à la corruption en RDC. L’enquête révèle que cet édifice, qui a coûté 25 millions de dollars, a partiellement utilisé des fonds initialement alloués à la création d’un système national d’identification. Ce projet, crucial pour un pays sans registre civil, a servi à des transactions via des sociétés-écrans, profitant directement aux proches de Kabila.

La RDC, où l’absence d’un système d’identification complique l’accès aux services de base, est l’un des pays les plus pauvres du monde. La population peine à obtenir des documents officiels, ouvrir des comptes bancaires ou encore voter. Le rapport souligne que cette situation fait des Congolais « des étrangers dans leur propre pays », selon la Banque mondiale.

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Un partenariat controversé avec Semlex

L’enquête retrace également les négociations entre l’ancien président Kabila et l’entrepreneur belge Albert Karaziwan, propriétaire de la société Semlex. Cette entreprise avait proposé de fournir des passeports et des cartes d’identité aux Congolais, un projet qui s’est avéré être un gouffre financier pour l’État, tout en profitant à l’entourage de Kabila.

Nouvel échec sous Tshisekedi?

Malgré l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi en 2019, les tentatives pour établir un système d’identification fiable continuent de se heurter à des difficultés. Un contrat de 1,2 milliard de dollars avec la société française Idemia pour la création d’un registre civil a soulevé des inquiétudes quant à la transparence et l’efficacité de sa mise en œuvre. Le rapport de l’Inspection Générale des Finances (IGF) publié en juin 2023 a dénoncé un surcoût « flagrant » et des pratiques de financement douteuses.

Alors que la population congolaise attend toujours l’instauration d’un système d’identification nationale, le gouvernement doit faire face à des accusations de mauvaise gestion et de corruption. Les défis pour mettre en place ce projet essentiel restent nombreux, notamment en ce qui concerne la transparence et la lutte contre la corruption endémique.


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