Le déguerpissement du jeune frère de Joseph Kabila n’est pas le fait du hasard. Le camp Tshisekedi sait que cet acte est une manière de pousser l’ancien chef de l’État à rompre le silence.

Pour Joseph Kabila, laisser le pouvoir ne s’était pas fait volontairement. Il a été contraint de quitter le pouvoir et de ne même pas le transférer à son dauphin désigné, Emmanuel Ramazani Shadary. Il lui était même impossible d’opérer un forcing en modifiant les résultats «à l’africaine». C’est donc un opposant issu du parti d’opposition à tous les régimes qui ont dirigé la RDC depuis 1965.

Félix Tshisekedi & Joseph Kabila

Félix-Antoine Tshisekedi est donc ce président de la République de l’UDPS qui a pris le pouvoir à l’issue de la présidentielle du 30 décembre 2018. C’est donc avec lui que l’ancien président Joseph Kabila a fait la remise-reprise. Ce 24 janvier 2019 fut un grand jour pour les deux hommes et pour la République tout entière.

L’alternance pacifique avait eu lieu sans un seul coup de feu. Un exemple sur le continent et surtout dans la région des Grands lacs africains. Deux années après, c’est le divorce. Le 6 décembre 2020, dans un discours de six minutes, Félix Tshisekedi a mis fin à la coalition FCC-CASH qui s’était illustrée par des conflits au sommet de l’Etat.

Tout était complètement bloqué. C’était un soulagement total, parce que les Congolais s’étaient dits que désormais: le Chef de l’Etat va mettre en application son programme de gouvernance.

Mais, en politique il est inacceptable de laisser deux caïmans dans un même marigot. Félix Tshisekedi le savait en écartant Kabila. Maintenant, en franchissant la ligne rouge, c’est-à-dire toucher la famille biologique de l’ancien président de LA République, Tshisekedi offre la preuve que les Kabila ont été un problème pour les Congolais.

Ce premier pas va en appeler d’autres, parce qu’en matière immobilière à Gombe, des sources du ministère de l’Urbanisme confient qu’au niveau de la Place Royal, toutes les maisons de l’Etat ont été spoliées. Certains vont jusqu’à affirmer que le siège de la Fondation M’zée Kabila serait aussi concerné par cette vague des déguerpissements.

La sortie des avocats de Zoé Kabila n’a en rien changé la donne. Le camp Tshisekedi, présentement tracté dans ce processus par un ex-Kabiliste pur et dur, le ministre Pius Muabilu, ne jure que par la récupération de tous les immeubles de l’Etat spoliés. Les visages des anciens bonzes n’effraient pas le baroudeur Muabilu. Ce n’est donc pas un hasard que ce soit lui à la manœuvre.

L’objectif est de pousser Kabila à la faute et donc le mettre définitivement hors circuit en l’anéantissant, avant les échéances électorales de 2023.

Par Gédéon Ngango


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