Fataki, 27 mars 2025 – La peur règne à Fataki. Depuis plusieurs jours, les habitants entendent le bruit sourd des fusillades et des explosions. Certains n’ont plus d’endroit où se cacher. D’autres fuient avec ce qu’ils peuvent porter, abandonnant leur maison, leur terre, leur passé.
Dans la nuit du 25 au 26 mars, le village de Bethléem, près de Fataki, s’est transformé en champ de bataille.
« Les tirs ont commencé vers minuit, raconte un habitant. Nous avons couru dans la forêt, sans savoir où aller. », témoigne un habitant sur place.
La milice CODECO, armée de fusils et de machettes, a attaqué des positions de l’armée congolaise (FARDC) et affronté les troupes ougandaises déployées récemment dans la région.
La veille, à Fataki et Djaiba, CODECO avait déjà semé la terreur. Des maisons ont été incendiées, des familles ont été séparées dans la confusion. Un père cherche désespérément son fils de 12 ans, perdu dans la panique. Une mère pleure son bébé, mort de froid après une nuit passée dehors.
Une riposte sanglante
Face à ces violences, l’armée ougandaise, alliée aux FARDC, a lancé une offensive. Le 22 mars, au moins 242 miliciens ont été tués lors d’affrontements à Fataki. Mais cela ne ramène pas la paix. Pour beaucoup, ce ne sont que des chiffres, alors que sur le terrain, ce sont des corps sans vie, des familles endeuillées, des enfants devenus orphelins.
CODECO est une milice principalement composée de membres de la communauté Lendu. Elle est accusée de nombreuses exactions contre les civils et de violences intercommunautaires dans la province de l’Ituri. Malgré plusieurs tentatives de négociation et des opérations militaires menées contre elle, la milice continue de résister et de recruter de nouveaux combattants.
Les violences ont provoqué le déplacement de milliers de civils, qui fuient les zones de combat pour se réfugier dans des camps de fortune. Les ONG humanitaires s’alarment de la détérioration rapide des conditions de vie, avec un accès limité à l’eau potable, aux soins médicaux et à l’aide alimentaire.
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