Un nouveau rapport d’experts mandatés par le Conseil de sécurité de l’ONU met en lumière l’étendue de l’intervention militaire rwandaise dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Selon cette enquête, entre 3 000 et 4 000 militaires rwandais seraient actuellement déployés aux côtés des rebelles du M23 dans la région.
Le rapport détaille une véritable « conquête territoriale » menée conjointement par l’armée rwandaise et le M23 dans la province du Nord-Kivu depuis fin 2021. Les experts affirment que les officiers rwandais ont « de facto » pris « le contrôle et la direction des opérations du M23 », accusant ainsi le Rwanda de violer « l’intégrité et la souveraineté de la RDC ».
L’enquête révèle également des pratiques alarmantes, notamment l’enrôlement forcé d’enfants dès l’âge de 12 ans dans les camps de réfugiés au Rwanda et en ensuite les envoyer dans des camps d’entraînement en zone rebelle, sous supervision rwandaise et du M23.
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Le rapport fournit des preuves photographiques montrant des colonnes de soldats, des véhicules blindés et des systèmes de missiles antiaériens dans les zones contrôlées par le M23 et l’armée rwandaise.
Une decision sans effet
Face à ces révélations, la communauté internationale, y compris les États-Unis, la France, la Belgique et l’Union européenne, exhorte le Rwanda à retirer ses troupes et à cesser son soutien au M23. Cependant, ces demandes sont restées jusqu’à présent sans effet.
Le président rwandais Paul Kagame a récemment déclaré être « prêt à se battre » contre la RDC si nécessaire, tout en éludant la question de la présence actuelle de l’armée rwandaise en territoire congolais.
Cette situation complexe implique également d’autres acteurs régionaux, notamment l’Ouganda, accusé de fournir un « soutien actif » au M23 selon les experts de l’ONU. De son côté, la RDC reçoit des critiques pour son utilisation continue de groupes armés, y compris les FDLR, dans sa lutte contre le M23.