Kinshasa, RDC – L’instruction judiciaire se poursuit ce mardi dans l’affaire de l’attaque de la résidence de l’ancien président Joseph Kabila. Selon le ministère public, les faits ont commencé par un conflit immobilier opposant M. Kabamba Mulumba, de l’immeuble Kamoul Inter, et la société Blue Développement, propriété de M. Elric, un ressortissant israélien. Cette affaire complexe a dégénéré en violence le 31 juillet dernier, lors d’une tentative d’exécution d’une décision judiciaire.

Le conflit immobilier en question a vu chaque partie bénéficier de décisions de justice contradictoires, conduisant à des déguerpissements et des réinstallations successifs. Le 31 juillet, un huissier de justice, accompagné de policiers et de manutentionnaires, s’est rendu sur les lieux pour réinstaller M. Elric, conformément à un acte exécutoire. Cependant, ils ont été confrontés à une résistance de la part de la faction de M. Kabamba Mulumba, déclenchant une violente altercation.

Selon les témoignages, plus d’une centaine de personnes ont été impliquées dans la bagarre. Des membres des deux camps ont saccagé les appartements de l’immeuble Kamoul Inter et de Blue Développement, emportant des sommes d’argent, des objets de valeur, et commettant des violences physiques, y compris des viols et des tentatives de meurtre. Les policiers présents sur place ont procédé à des arrestations, interpellant notamment des individus affiliés à un groupe appelé « Force du Progrès ».

Enquête en cours

Parmi les personnes arrêtées, plusieurs se sont identifiées comme membres de Force du Progrès, un groupe organisé sous la direction de Ngandu Ngandu Kennedy, alias « Anti balle ». Le groupe est accusé d’avoir été engagé pour soutenir le déguerpissement et la réinstallation de M. Elric moyennant une somme de 5 000 $. Les preuves recueillies par le parquet révèlent que le groupe s’était préparé pour cette intervention lors d’une réunion tenue le 25 juillet à Isiro, dans la commune de Ngaliema.

L’enquête a également mis en lumière des actions coordonnées et préméditées de la part des membres de Force du Progrès. Lors de la descente au siège du mouvement, la police a découvert un mineur détenu pour « rééducation » ainsi que plusieurs objets volés, dont des sacs à main de marque, des montres de collection, des appareils électroniques, et des sommes importantes d’argent. Les faits incriminés incluent des actes de violence, de vol, de destruction de biens, et de tentative de meurtre.

L’attaque a non seulement causé des pertes matérielles importantes mais a également traumatisé les victimes, dont certaines ont connu sévèrement des blessures. Le parquet continue d’examiner les responsabilités et les implications des différents acteurs, y compris la possible implication de M. Kabamba Mulumba dans la mobilisation de Force du Progrès pour résister à la réinstallation de M. Elric.

Les autorités judiciaires poursuivent les investigations pour établir toute la vérité sur cet incident grave, tandis que la communauté internationale et les organisations locales surveillent de près l’évolution de cette affaire. Cette situation met en lumière les défis persistants de sécurité et de gouvernance en RDC, particulièrement en ce qui concerne les conflits fonciers et les violences urbaines.

Faits infractionnels et charges retenues

Les accusations formelles comprennent l’association de malfaiteurs, le vol avec violence, la destruction méchante, la tentative de meurtre, et l’incitation de mineurs à la criminalité. Du côté de M. Kabamba et de ses associés de l’immeuble Kamoul Inter, l’on envisage également une accusation de rébellion.


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