Une trêve humanitaire historique entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 est entrée en vigueur hier, 5 juillet 2024, à minuit heure locale. Cette pause dans les hostilités, qui durera deux semaines, vise à permettre le retour des déplacés et à faciliter l’accès des humanitaires aux zones de conflit dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).

Les États-Unis ont annoncé cette trêve, fruit d’un accord entre Kinshasa et Kigali, dans un communiqué officiel. La ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, a salué cette initiative sur X, la qualifiant d' »étape cruciale pour alléger les souffrances et protéger des millions de vies ». Elle a également réaffirmé le soutien de la Belgique aux efforts de médiation pour une paix durable.

Selon les termes de l’accord, les parties s’engagent à cesser les combats jusqu’au 19 juillet, à autoriser le retour volontaire des personnes déplacées et à garantir un accès sans entrave aux populations vulnérables pour le personnel humanitaire. Cette trêve couvre les zones d’hostilités les plus touchées par le conflit.

Cependant, la situation sur le terrain reste tendue. Les rebelles du M23 ont récemment intensifié leur offensive dans la province du Nord-Kivu. Fin juin, ils ont pris le contrôle de plusieurs localités stratégiques dans le territoire de Lubero, notamment Kanyabayonga, Kayna, Kirumba et Miriki. La LUCHA, une organisation de la société civile, a publié une liste alarmante de 87 villages et cités actuellement sous le contrôle du M23 dans quatre localités du Nord-Kivu.

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Face à cette progression inquiétante, la LUCHA exhorte le gouvernement de Kinshasa à renforcer les moyens des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et à adopter une posture reflétant la gravité de la situation de guerre.

Bien que cette trêve humanitaire offre un espoir de répit pour les populations civiles, de nombreux observateurs restent sceptiques quant à son efficacité à long terme. La complexité du conflit et l’avancée continue des rebelles soulèvent des questions sur la durabilité de cette initiative.

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Les deux prochaines semaines s’annoncent cruciales. Elles permettront d’évaluer l’impact réel de cette trêve sur le terrain et les perspectives d’une paix durable dans la région. La communauté internationale observe attentivement la situation, espérant que ce premier pas vers la désescalade ouvrira la voie à des négociations plus substantielles pour résoudre le conflit dans l’Est de la RDC.