WaSelon les différents chercheurs, confirment que le simple fait de respirer de l’air pollué, chargé de particules fines, augmente le niveau de stress.
Ne vous demandez plus pourquoi vous avez cette boule dans la gorge, dans les intestins, ou ces angoisses nocturnes !
L’étude a été publiée dans Circulation [1], une des plus importantes revues scientifiques sur les maladies cardiovasculaires. Elle a été menée dans la ville de Shanghai.
Les chercheurs ont analysé le sang et les urines d’étudiants de la ville.
Ils se sont aperçus qu’ils contenaient de très hauts niveaux des hormones du stress, cortisol, cortisone, épinéphrine et norépinéphrine, un fort taux de sucre, de lipides et d’acide gras.
Plus le niveau de particules fines dans leur dortoir était élevé, plus ces niveaux étaient élevés.
Réciproquement, les étudiants qui dormaient dans un dortoir équipé d’un système de purification de l’air avaient moins d’hormones du stress.
Or, une forte exposition aux particules fines est aussi corrélée à une pression artérielle plus forte, une moins bonne réaction à l’insuline, et plus de marqueurs de stress moléculaires dans les tissus.
Tout ceci peut, à terme, augmenter le risque de crise cardiaque, de diabète et autres problèmes de santé.
L’enfer chinois
Je connais un peu Shanghai, ayant dû me rendre là-bas pour raisons professionnelles.
C’est effrayant.
Le gouvernement chinois fait construire, à perte de vue, des tours en béton d’apparence abominable.
Sur les photos dans les magazines, ou à la télé, on nous montre toujours les buildings du centre-ville et qui, de loin, paraissent spectaculaires et futuristes, à défaut d’être vivables.
Mais quand vous arrivez, vous voyez plutôt ceci :
On peut difficilement faire pire en termes de tromperie sur la marchandise.
Dans les rues, on voit ce genre de spectacles :
Cela me rappelle ce livre des Barbapapas qu’on me lisait quand j’étais petit, et qui montrait des êtres humains se promenant dans les rues avec des masques à gaz.
Nous y sommes.
Et il y a aussi le problème de la vitesse. C’est une chose qu’on admire, souvent : la capacité de construire des voies de chemin de fer, des autoroutes, des villes entières en quelques mois.
Il est vrai que cette énergie fascine.
Mais il y a un envers de la médaille :
« Le temps ne respecte pas ce qui se fait sans lui », disait Auguste Rodin.
J’avais été invité chez des amis belges en mission pour une grande entreprise française. Ils habitaient un lotissement fermé (« compound », en anglais) constitué de dizaines de maisons ultra-luxueuses. Chacune faisait au bas mot 600 mètres carrés, était couverte de marbre à l’intérieur, avec des chambres absurdement grandes, une salle de danse, des miroirs et des salles de bain partout.
Tout était neuf mais déjà les plaques de marbres se décollaient des murs, les robinets fuyaient, le frigo énorme était en panne, la moquette trop épaisse moisissait, et on guettait les blattes qui ne tarderaient pas à surgir des fissures qui s’étaient formées dans le béton à peine sec.
Ne parlons pas de l’architecture de ces maisons, d’un goût atroce.
« Il faut faire riche » était manifestement le mot d’ordre. Le malheureux architecte en avait été réduit à multiplier anarchiquement les colonnades, les arches, les tourelles, les frontispices, jusqu’à former le bric-à-brac le plus insensé.
Ces maisons étant celles des 0,01 % les plus riches de Chine, je vous laisse imaginer le sort du reste de la population.
Enfin, tout ceci remonte à 2007, j’aurais dû commencer par là. Sans doute ce lotissement a-t-il entretemps été rasé par les bulldozers. La situation aura, je l’espère, évolué dans le bon sens.
Mais si j’avais eu un message à faire passer aux dirigeants chinois, je leur aurais dit :
« Arrêtez-vous, calmez-vous, réfléchissez. La vie est certes courte, mais ce n’est pas une raison pour foncer à 1000 km/h, droit dans le mur. »
« Vous avez un beau pays, très ancien. Cette hâte est l’exacte contradiction de ce que votre philosophie et votre médecine ancestrales nous ont justement apporté à nous, Occidentaux trop pressés ! »
A votre santé !
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