Le Groupe d’Etude sur le Congo (GEC) de l’Université de New York a commandé un sondage à deux instituts différents à la veille des élections présidentielle, législative nationale et législative provinciale dues depuis deux ans et sans cesse retardées par les autorités kabilistes.
Ces scrutins viennent de subir un troisième report – partiel celui-ci, ce qui laisse une grande partie du pays voter ce dimanche 30 décembre. Les deux instituts concluent à une victoire de l’opposant Martin Fayulu si l’élection était libre et équitable, ce qui n’étonnera pas ceux qui ont vu les marées humaines accueillant ce candidat durant la campagne électorale, malgré la violence souvent déchaînée contre eux par les forces de l’ordre.
Le GEC a confié le sondage à l’institut congolais Berci (Bureau d’études, de recherches et de consulting international) et au sud-africain Ipsos/Geopoll. Selon le GEC, les conclusions sont « globalement similaires » avec « certaines divergences » entre les résultats des deux sources. Berci a interrogé 1196 personnes provenant de 7500 ménages dans 469 sites urbains et ruraux; Ipsos/Geopoll a interrogé 902 personnes, choisies de manière aléatoire sur une liste de 1,5 numéros de téléphone congolais. Avant de publier un rapport complet d’ici peu, le GEC tire les principales conclusions globales des deux sondages, qui utilisaient le même questionnaire.
Martin Fayulu, candidat de la coalition d’opposition Lamuka, est « clairement le favori » avec une moyenne de 44% de votes annoncés (45%, selon Berci; 42%, selon Ipsos/Geopoll). Il est suivi par l’autre candidat d’opposition, Felix Tshisekedi, qui remporte 24% des voix annoncées (28%, selon Berci; 20%, selon Ipsos/Geopoll). Un clair rejet du régime kabiliste apparaît ainsi dans ce choix en faveur de l’opposition pour plus de deux tiers des personnes interrogées. Le dauphin du président hors mandat Joseph Kabila, Emmanuel Ramazani Shadary, remporte 18% des intentions de vote (20%, selon Berci; 15%, selon Geopoll).
Fayulu obtient une nette majorité « dans la plupart des 26 provinces », à l’exception de l’Ituri, du Sankuru et du Maniema, qui préfèrent Shadary, et des quatre provinces restantes du Kasaï (Kasaï, Kasaï-central, Kasaï-oriental et Lomami) et du Sud-Kivu, qui soutiennent majoritairement Tshisekedi.
Le potentiel de violence est très élevé avec 48% des personnes interrogées (65% chez Berci, 30% chez Ipsos/Geopoll) qui se disent prêtes à manifester contre des élections truquées et plus de la moitié des répondants qui « n’accepteront pas les résultats si Shadary l’emportait » (63%, selon Berci; 43%, selon Ipsos/Geopoll) et autant qui n’ont pas confiance dans les tribunaux pour résoudre équitablement les contentieux électoraux.
La participation sera élevée: 98% des personnes interrogées par les deux instituts se sont inscrits pour voter ce 30 décembre.
La Libre Afrique
En savoir plus sur Wab-infos
Subscribe to get the latest posts sent to your email.