En réponse au rapport du groupe d’experts de l’ONU, qui a révélé la présence accrue de l’armée rwandaise au Nord-Kivu, le gouvernement de la RDC a sollicité la communauté internationale pour imposer des sanctions rigoureuses au Rwanda et à ses dirigeants. Ce rapport, publié récemment, a présenté des preuves irréfutables montrant l’engagement de près de 4.000 soldats rwandais, un nombre bien supérieur à celui des combattants du M23.
« Le Gouvernement de la République appelle toutes les Nations civilisées, éprises de paix et de justice, ainsi que l’ensemble de la communauté internationale, à prendre des mesures politiques, économiques et judiciaires sévères à l’encontre du Rwanda et de ses dirigeants, dont les troupes opérant en République Démocratique du Congo ciblent aussi les casques bleus et les infrastructures de la MONUSCO qui sont des faits constitutifs de crimes de guerre. », a déclaré le gouvernement congolais.
En outre, Kinshasa a souligné que le rapport des experts de l’ONU met en lumière le pillage des ressources minières et forestières de la région, bénéfice principalement au Rwanda. Cette situation, selon le gouvernement congolais, confirme que les motivations économiques se trouvent au cœur de cette guerre d’agression menée par le Rwanda.
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Silence sur le rôle de l’Ouganda
Le rapport de l’ONU a également révélé un « soutien actif » au M23 de la part de membres des services de renseignement ougandais, malgré la collaboration entre les armées congolaise et ougandaise contre un autre groupe rebelle, les Forces démocratiques alliées (ADF), affilié à l’État islamique, au nord du Nord-Kivu. Les experts ont indiqué que des officiels ougandais ont facilité le passage sans entrave des troupes du M23 et de l’armée rwandaise à travers l’Ouganda. l’ONU a également noté la présence récurrente des dirigeants du M23 sur le sol ougandais cette année.
Jusqu’à présent, Kinshasa a toujours accusé le Rwanda de soutenir le M23, des accusations corroborées par plusieurs organisations internationales et des experts de l’ONU. Bien que le gouvernement congolais soupçonne Kampala de soutenir le M23, l’Ouganda reste jusque là héro dans l’ombre.
Expansion du M23 et nouvelles administrations
Le M23 a étendu son contrôle à près d’une centaine de villages dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo, Masisi et, depuis fin juin, dans certaines zones du territoire de Lubero. Dans ces régions, les rebelles ont établi de nouvelles administrations dirigées par leurs partisans. Les habitants sous occupation, pour ceux qui n’ont pas fui, ont du mal à s’adapter à ce nouveau mode de vie imposé par le mouvement du M23.
Le mouvement citoyen Lucha a rapporté que 87 villages sont actuellement sous contrôle de l’armée rwandaise et du M23 dans les territoires de Rutshuru, Masisi, Nyiragongo et Lubero. Les forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont récemment abandonné Kanyabayonga après affrontements sans succès pendant plusieurs semaines par l’artillerie du M23, soutenue par le Rwanda. Cette situation a conduit à l’ouverture de plusieurs procès en flagrance, avec des peines de mort prononcées contre certains officiers militaires.
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