De nouveaux chiffres accablants à propos des migrants. Au moins 978 personnes sont mortes ou ont disparu en mer au premier semestre durant leur traversée vers l’Espagne, soit près de cinq par jour en moyenne, a affirmé mercredi l’ONG Caminando Fronteras. Ce chiffre représente une baisse de moitié par rapport à la même période de 2021 (2 087), année de réouverture des frontières après leur fermeture en raison de la pandémie, la plus meurtrière depuis 1997.

Selon l’ONG – qui établit ce bilan grâce aux appels d’urgence de migrants ou de leurs proches, recoupés avec des sources officielles et associatives -, la quasi-totalité de ces corps (87,83 %) n’ont jamais été retrouvés et sont donc comptabilisés comme disparus. Parmi les personnes identifiées, originaires d’une vingtaine de pays d’Afrique, 118 femmes ont été recensées, selon l’ONG.

« Une politique mortifère du contrôle migratoire »
Selon Caminando Fronteras, l’immense majorité (800) des migrants ont disparu en tentant d’atteindre l’archipel des Canaries depuis le nord-ouest de l’Afrique, une route particulièrement dangereuse et beaucoup plus empruntée ces dernières années en raison du renforcement des contrôles en Méditerranée. L’ONG dénonce le manque de moyen et de coordination des services de sauvetage en mer des différents pays de la région. Elle fustige par ailleurs une « politique mortifère du contrôle migratoire », pointant notamment le récent drame à Melilla, enclave espagnole située au nord du Maroc.

Au moins 23 migrants y sont morts le 24 juin lors d’une tentative de quelque 2 000 personnes de franchir la clôture marquant la frontière de l’enclave, selon les autorités marocaines. Des ONG ont fait état d’un bilan d’au moins 37 morts. Ce bilan est le plus meurtrier jamais enregistré aux frontières terrestres de l’Espagne avec le Maroc.

Le rythme des arrivés de migrants a néanmoins ralenti en Espagne depuis la mi-mars et la fin de la brouille entre Rabat et Madrid intervenue après un revirement du gouvernement espagnol sur la question du Sahara occidental. Le nombre d’arrivées par la mer en Espagne, qui est l’une des principales portes d’entrée des migrants clandestins en Europe, a baissé d’un tiers (35,7 %) entre le premier et le second trimestre, selon un calcul effectué par l’AFP sur la base des chiffres du ministère espagnol de l’Intérieur.


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